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Quelles migrations pour le Burundi ?

Un nombre important de Burundais ont émigré à l’étranger depuis le début de la crise de 2015. Les migrations burundaises sont aujourd’hui nourries par le mouvement des Burundais en exil d’une part et des émigrations à l’étranger d’autre part.  Ce ne serait pas une mauvaise chose si …

Malgré les rapatriements déjà effectués, le HCR faisait état le 20 février dernier de plus de 340 mille Burundais toujours en exil. D’autres Burundais partent grossir les rangs de la diaspora burundaise. Déjà de 2013 jusqu’en 2017, le Burundi venait en tête des pays dont les citoyens sont demandeurs d’asile à Ottawa.   

Si le chômage est généralement la plus grande cause des migrations internationales, il ne faudrait pas perdre de vue les insécurités physique et politique, c’est-à-dire la persécution, la violence politique.

Les jeunes, constituant par ailleurs la majorité numérique de la population, ont toujours envie de faire des aventures. En plus, les études à l’étranger sont toujours très attirantes pour les Burundais, jeunes et moins jeunes. Des diplômes gratifiants prédestinent naturellement à des postes juteux soit dans des instances internationales soit des ONG ou multinationales de grande visibilité.

Le Burundi, en tire-t-il des bénéfices?

Les migrations internationales des Burundais présentent aussi bien des avantages que des inconvénients. Côté positif, il faut souligner le bénéfice immédiat de l’allégement du chômage.

Mais, souligne le professeur Pascal Niyonizigiye, enseignant à l’Université du Burundi et spécialiste des relations internationales, celui qui en est l’effet principal est celui de la valeur ajoutée sur le plan financier. «Ceux qui parviennent à se faire embaucher à l’étranger peuvent envoyer des devises au pays et contribuer indirectement au financement du développement national», dit-il.

Un article du journal BurundiEco, citant la Banque mondiale, donne raison à l’universitaire. Ses chiffres de 2016 font état d’un montant de 50 millions de dollars américains par an destinés au développement de leur pays d’origine.

À l’envers de la médaille, les migrations internationales des Burundais privent le Burundi non seulement d’une main-d’œuvre qualifiée dans plusieurs domaines mais aussi de sa jeunesse qui va mettre la vigueur au service d’un autre peuple.  

Interroger les causes  

Puisque les insécurités physique et politique figurent parmi les causes des migrations internationales des Burundais, les départs peuvent constituer dans l’avenir un danger à la sécurité du pays. En cherchant à rentrer de force ou à instaurer un nouvel ordre, leur action peut entraîner plusieurs pertes.   

Les migrations internationales ne sont pas en soi mauvaises. Ce sont plutôt ses causes qui déterminent si elles sont mauvaises ou non. Aucun dirigeant raisonnable surtout d’un pays pauvre ne pourra empêcher ses jeunes d’aller étudier dans des pays émergents. Non plus, il ne pourra s’opposer aux migrations des chômeurs à la recherche du travail.    

Pour le cas d’espèce, à l’interne, les autorités se devraient de promouvoir la tolérance politique, la bonne gouvernance politique et économique, etc., pour qu’il n’y ait pas de Burundais qui émigrent par contrainte.

Et à l’externe, elles devraient conclure avec les États dans lesquels les Burundais se dirigent massivement des conventions leur garantissant un traitement humain.

Je mentionne particulièrement les pays du Golfe où les femmes burundaises y sont parfois réduites le plus souvent en esclavage.

 

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