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#BdiEmploi : le chercheur d’emploi idéal ? Ce n’est pas celui que vous croyez

D’entrée de jeu, levons l’équivoque. Je veux bien vous donner le portrait-robot du chercheur d’emploi idéal. Mais ce n’est pas ce que vous croyez. Vous vous attendez certainement à quelques astuces mûrement et affectueusement cousues, prêtes à l’emploi. Des pistes, pour quitter dare-dare une vie de squatteur sur le marché du travail qui n’a que trop duré. Détrompez-vous.

Comme dans tous les domaines, le chercheur d’emploi idéal, c’est surtout celui qui a consacré le plus de temps à la tâche. Aux poubelles ces boulots offerts sur le plat tout juste à la sortie de la fac. Place au métier de l’avenir : le chômage. Une carrière où le succès se mesure par le nombre de dossiers de candidatures rejetés. Un mélodrame dans lequel la vie se joue à «qui perd gagne». Et toute une génération de Tuche sous les tropiques.

Le chômage, c’est d’abord le retour sur investissement. Plus vos parents sont nantis, moins vous avez des chances de vous faire un nom dans «le game». Vous serez inscrits à des établissements prestigieux, avec leurs équipements régulièrement entretenus, leurs enseignants chevronnés et leurs élèves, grands bosseurs devant l’Éternel, qui ne pourront que vous transmettre le virus. S’en suivra un processus de lavage de cerveau au sortir duquel vous aurez la tête bien pleine, fins prêts pour briller dans les milieux académiques et professionnels.

La chance ne sourit qu’aux chanceux

Et pourtant, des écoles sans équipements, sans enseignants ni élèves suffisants (ces derniers ayant séché les cours), il n’y a que ça au pays! Comme quoi, même le droit de glander est un luxe qui n’est accessible qu’aux seuls «Fils de». Fils de paysan, fils de fonctionnaire sous-payé…ou juste fils de chômeur, tiens.

Malgré un système éducatif qui trie sur le volet ceux parmi ses lauréats qui peuvent prétendre à un travail convenable, toujours est-il que subsistent quelques forcenés de faibles conditions qui passent dans les mailles du filet. Par l’auto-formation. À coups de conférences, de bouquins, et de cours en ligne, ils s’obstinent et défoncent les portes du destin même lorsque celles-ci sont fermées. Tout le contraire de ceux-là qui se satisfont du «Magister dixit» et qui ont de bonnes chances de finir leurs études avec un savoir et un savoir-faire tronqués. Avec ces derniers les seniors au chômage peuvent dormir tranquille, la relève est assurée.

Rien à faire? Faisons tout!

Il est une autre catégorie de gens qui ne peuvent supporter l’inactivité. Ou plutôt des gens que l’inactivité ne peut supporter. Ils ont décidé d’étudier la filière de leurs rêves, de faire du bénévolat dans un métier qu’ils aiment profondément ou tout simplement de fréquenter des personnes qui ont à leur apprendre dans leur domaine de prédilection. Dans un monde parallèle où il n’y aurait pas de salaire, cette frange de la population active se réveillerait bien chaque matin, l’air de rien, pour réaliser leurs ambitions dans des domaines spécifiques. Rien d’étonnant donc si les employeurs, soucieux d’améliorer le rendement de leurs boîtes, font appel à ces têtes-brûlées sur lesquels le cachet et les heures de travail pèsent moins. Ils n’arrivent pas aux chevilles de notre chercheur d’emploi idéal. Lui qui se laisse dicter les choix d’études par les parents ou le semblant d’employabilité d’un secteur au détriment de sa passion.  Dans ce secteur de l’avenir qu’est le chômage (13 à 15 millions de demandeurs d’emploi au Burundi en 2050, tout de même), il peut sans doute aspirer à une carrière bien remplie.

Un bémol s’impose cependant. Malgré toutes sortes d’alibis pour échapper aux geôles du monde du travail, il faut rester vigilant face aux sollicitations du militantisme aveugle. Combien sont-ils en effet à avoir été embauchés sans autre forme de procès, s’étant rendu coupable d’excès de courbettes et de baise-mains? Je vous aurai prévenu.

 


Pour lire notre dossier en intégralité, cliquez sur https://www.yaga-burundi.com/tag/bdiemploi/

 

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