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Éducation de la Burundaise : mode d’emploi

2019 semble bien partie pour être l’année pour « remettre sur les rails la Burundaise». Pour commencer, les administrateurs se sont donné le mot : interdire aux jeunes de sortir au-delà de 18h. Et comme cela ne semble révolter personne, maintenant, autant y aller à fond. Voici quelques idées pour les défenseurs de la «bonne éducation rundi».

Autant que faire se peut, pourquoi ne pas simplement enfermer les filles dès le plus jeune âge? Disons, dès 6 ans, parce que, moi qui ai une fille, je vois ça tous les jours, les petites filles vers 3 ans commencent à se prendre pour des princesses, à vouloir mettre de petites robes roses, des tutus ici et là. Oooh dites-moi folle, j’assume.  Je pense donc, qu’on ne devrait laisser la femelle avec sa petite, que le temps de l’allaitement et de la petite enfance afin qu’elle lui transmette toute la tendresse qui en fera un humain. Mais à la fin des maternelles, on devrait les séparer et mettre la petite dans un centre fermé, histoire de calmer ses velléités princières. (Rien que ça?)

À la puberté, on devrait corser les choses. Pour couper court à toutes tentations libidinales, on les casera dans un couvent, avec des nonnes comme enseignantes (surtout pas de curés dans les parages). D’ailleurs, on ne leur apprendra pas beaucoup de choses : les sciences, l’économie, la littérature, les langues, etc., c’est bon pour vous perdre une femelle! On leur donnera 8h de cours bibliques, pour qu’elles gardent à l’esprit qu’il vaut mieux se préparer pour la vie éternelle auprès du Tout-puissant, et évidemment il y aura 2h de cours ménagers pour les préparer à la vie domestique. Une femme instruite, c’est connu,  est une bombe à retardement.

L’adolescence, c’est la pire des périodes pour une femme. N’est-ce pas messieurs les administrateurs? La fille se découvre des envies de plaire, s’habille indécemment, veut sortir avec des copains, et cette libido qui n’arrange pas les choses… Mais comme on s’y sera pris très tôt, il n’y aura aucun problème. D’abord on la «cagoulera» pour cacher ce vilain corps qu’on ne saurait voir. Ce mal en personne qui détournerait même un saint homme. On lui mettra un hijab, on la voilera de la tête aux pieds. Déjà qu’elle sera interdite de sortie, cloîtrée loin là-bas chez les sœurs, les hommes auront la paix. On prendra juste soin de la sortir, en temps opportun, à l’âge de la procréation, et on la mariera à un jeune homme, qui veillera à ce qu’elle garde les bonnes manières et l’éducation reçue.

Afin de décharger les hommes de leur trop grande responsabilité, on en laissera certaines travailler, en veillant évidemment à ce que leur salaire soit reversé à qui de droit : le chef de ménage. Ce dernier aura le loisir de mettre un couvre-feu pour sa chère et tendre. Il ne faudrait pas non plus, qu’il lui laisse trop de liberté, sinon à quoi auront servi les dures années d’éducation nationale?

 

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