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À Gitega, la drogue «boost» fait des ravages

Dans les quartiers comme Nyamugari, Magarama et Yoba de la nouvelle capitale politique du Burundi, l’héroïne coupée connue sous le nom de  «boost» est en vogue chez les jeunes. Avec toutes les conséquences qui suivent.

Les jeunes qui consomment cette drogue ont l’âge compris entre 15 et 25ans. Et ils sont plusieurs dizaines pour le seul centre de Gitega. Je m’en suis rendu compte lorsque j’ai visité les quartiers comme Nyamugari, Magarama et Yoba pour un documentaire autour de cette drogue. J’ai aussi appris que beaucoup de ces jeunes consomment ce stupéfiant pour «chercher le bonheur», et qu’ils ne disposent pas d’assez d’informations autour de  ce stupéfiant qui détruit leur futur.

Les junkies avec qui j’ai discuté m’ont avoué qu’ils ont commencé par goûter, mais que l’envie de continuer a augmenté progressivement, et aujourd’hui, ils ne peuvent plus s’en passer.

Le désarroi des parents

Je me suis entretenu avec deux parents dont les enfants se sont adonnés à ce stupéfiant. Ils sont très malheureux. Leurs enfants ont abandonné leurs études. «Mes deux garçons étaient très intelligents avant d’entrer dans cet enfer de boost, m’a confié Marguerite, la quarantaine. Aujourd’hui, ce sont des vrais fous, qui ne font que fréquenter les bistrots ou les boîtes de nuit sans même avoir de l’argent, juste pour aller voler. Je les vois à leur retour blessés, mais au lieu de couper court avec, ils continuent de plus belle!»

Il y a des endroits cachés dans différents établissements scolaires où ceux qui n’ont pas encore abandonné l’école se rencontrent pour prendre cette drogue. Le directeur de l’un de ces établissements révèle que les chiffres des jeunes élèves qui consomment ce boost sont alarmants, raison pour laquelle une réunion des parents a été organisée pour échanger sur la responsabilité de tout un chacun pour mettre fin à ce fléau :«Le dialogue entre parents et enfants est primordial pour donner des informations sur les stupéfiants afin que nos enfants puissent avancer vers une vie sans drogue, car beaucoup le font par ignorance des conséquences néfastes», précise le directeur.

L’administration fait son possible

Au mois de janvier, trois officiers de la police judiciaire et un magistrat avaient été arrêtés, accusés d’avoir perçu un pot-de-vin de la part des trafiquants de cette drogue. Mais cette action n’a pas arrêté pour autant l’expansion de cette drogue.

C’est ainsi que le conseiller administratif chargé des affaires sociales dans la commune Gitega lance un appel : «Nous demandons à tout le monde de s’impliquer dans cette affaire. Des efforts conjugués sont nécessaires. Il faut dénoncer les gens qui font le trafic de cette drogue. Ils ne sont pas du tout loin de nous, nous cohabitons avec eux. Des fouilles perquisitions vont nous permettre d’aboutir. Mais les parents doivent aussi trouver du temps pour discuter avec leurs enfants. C’est la clé de tout.»

 

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