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Mise en garde de l’armée qui réitère son appel à déclarer Bouteflika inapte

Mardi, le général Ahmed Gaïd Salah a proposé que M. Bouteflika, affaibli par la maladie et contesté par la rue, soit déclaré inapte à exercer le pouvoir en vertu de la Constitution ou qu’il démissionne.

Ce fidèle de M. Bouteflika a prôné le lancement de la procédure prévue par l’article 102 de la Constitution, applicable lorsque le président "pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions".

Samedi, il "a insisté sur le fait que cette proposition, qui s’inscrit exclusivement dans le cadre constitutionnel, constitue l’unique garantie à même de préserver une situation politique stable, afin de prémunir notre pays de toute situation malencontreuse", selon un communiqué du ministère algérien de la Défense.

"La position" de l’armée" sur la mise en oeuvre de cet article "demeure immuable", a assuré le général Gaïd Salah, ancien soutien indéfectible du chef de l’Etat et dont la proposition a été largement perçue comme un lâchage du président Bouteflika.

Il a ensuite dénoncé la préparation d’une "campagne médiatique virulente" contre l’armée visant à faire croire, selon lui, "que le peuple algérien rejette l’application de l’article 102 de la Constitution".

Des "parties mal intentionnées" préparent "un plan visant à porter atteinte à la crédibilité" de l’armée, a-t-il déclaré, assurant qu’il s’agissait là d’une "ligne rouge".

"La majorité du peuple algérien, à travers les marches pacifiques, a accueilli favorablement la proposition" de l’armée, a estimé le général.

Vendredi, des millions d’Algériens sont descendus pour la 6e semaine consécutive dans la rue, une mobilisation qui n’a pas faibli. De nombreux observateurs l’ont perçue comme un rejet de la proposition de l’armée.

M. Bouteflika est toujours au pouvoir mais apparaît très isolé depuis que l’essentiel de ses fidèles s’est rallié à la proposition de l’armée.

Plusieurs figures de la contestation s’opposent à la mise en oeuvre de l’article 102 qui prévoit l’organisation rapide d’une présidentielle, ce qui ne permet pas, selon eux, de garantir un scrutin libre et équitable, et réclament un processus de transition.

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