Dans le cadre du programme DDRR-CVR de la MONUSCO, la population de la plaine de la Ruzizi bénéficie d’une coopérative laitière moderne. Ce projet pilote s’inscrit dans le cadre de lutter contre les violences communautaires récurrentes dans cette région. 50 membres actifs sont les bénéficiaires directs de cette initiative qui intègre toutes les communautés.
La MONUSCO sensibilise les autres combattants à quitter le maquis à travers des projets comme celui-ci. Pour le chef de bureau MONUSCO/Sud-Kivu, Karna Soro, cette laiterie est le fruit d’une franche collaboration entre la MONUSCO et les communautés locales. La mise en place de cette unité de transformation a permis à la MONUSCO de récolter des armes et d’intégrer à la vie civile plusieurs jeunes provenant des groupes armés.
« C’est un projet que nous avons discuté avec les communautés. Dans le cadre de ce projet, nous avons récolté une soixantaine d’armes que ces personnes ont déposées, et aujourd’hui, ils ont cette unité de production qui est aujourd’hui à 5 000 litres par mois. Nous allons continuer à travailler avec eux. C’est un exemple qui est là. » ; martèle Karna Soro
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Cohésion sociale et relance économique
Sans distinction, les membres de toutes les communautés présentes dans la plaine de la ruzizi travaillent ensemble. Avec une longue chaîne de production, les bénéficiaires se serrent les coudes pour une transformation de qualité.
Romain Safari, président de la Coopérative Laitière de Bwegera (COOLB) explique que bien au-delà de la cohésion sociale, petit à petit cette laiterie facilite la relance économique.
« Nous sommes au nombre de 50 personnes, dont 32 femmes et 18 hommes. Sur le plan économique, il y a d’abord la création de l’emploi. Il y a l’argent qui circule parce que c’est toute une chaîne de valeur : Il y a celui qui lave les assiettes, il y a celui qui amène le lait qu’on achète, celui qui transporte à moto qu’on paie, donc il y a déjà une relance économique qui commence à se faire remarquer. », a-t-il expliqué tout joyeux.
Pour les femmes de ce village, l’opérationnalisation de cette laiterie est un grand soulagement. « Lorsqu’on nous a informé que ce projet sera enfin opérationnel, nous nous sommes dit que nos enfants vont maintenant étudier dans la quiétude et que Bwegera sera enfin un village de paix. Que la MONUSCO continue à appuyer ce genre d’initiative. Grâce à cette unité de transformation de lait, nous sommes en mesure de scolariser nos enfants. » ; lâche une des bénéficiaires toute joyeuse chantant des chants de remerciements.
Ce projet complémentaire d’opérationnalisation de ladite laiterie est exécuté par l’ONG Gestion Rationnelle des Ressources Naturelles et Actions pour la Défense des Minorités (GRADEM).
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Augustin Sadiki