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Transport ferroviaire : pourquoi le Burundi devrait s’en doter ?

Le Burundi est parmi les rares pays africains qui n’ont pas de chemin de fer. Cela fait qu’il soit l’un des perdants de la Zone Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF) dont il est membre depuis 2 ans. Développer le transport ferroviaire serait indispensable pour attirer l’attention des investisseurs étrangers. La Tanzanie pourrait servir d’inspiration en matière de développement du transport ferroviaire.  

Le manque d’infrastructures de transport ne facilite pas le Burundi dans le libre-échange commercial. La construction d’un chemin de fer serait une priorité selon le secrétaire général de la Chambre Fédérale de Commerce et de l’Industrie du Burundi, Denis Nshimirimana.

«…les infrastructures de transport (routière, aérienne, maritime, ferroviaire) sont indispensables pour développer le pays. Ce sont les moyens de transport qui devraient avoir une place importante pour inciter les investissements directs étrangers(IDE) au Burundi», explique Denis Nshimirimana.

En matière du développement du transport ferroviaire, la Tanzanie serait une inspiratrice pour le Burundi. Le secrétaire général de la Chambre Fédérale de Commerce et de l’Industrie du Burundi la cite comme un exemple à suivre. 

Lire : Le Burundi en marche vers l’intégration régionale au ZLECAF

En Tanzanie, le prix du transport ferroviaire a diminué par rapport à celui du transport routier. Les chiffres émanant de la Stratégie Nationale en Matière de Planification et de Gestion du Secteur des Transports et Plan d’Action 2018-2027 de novembre 2018, démontrent que le prix de transport sur le trajet Kigoma-Dar-Es-Salaam a diminué jusqu’à 40% par rapport au transport routier.

Le transport ferroviaire est plus rapide et sans barrières non tarifaires. Il est considérable pour les opérateurs économiques. Ils le préfèrent non seulement pour se déplacer, mais aussi pour transporter de grandes quantités de marchandises même sur  de longues distances.

Les projets en cours pour une ligne ferroviaire

Le Burundi et la Tanzanie veulent mobiliser 1,9 milliard de dollars américains pour construire un chemin de fer qui les relie. Il s’agit d’une ligne ferroviaire de 190 km qui reliera Musongati en province de Ruyigi (Est du pays) (Rutana Est du pays) à celle d’Isaka en Tanzanie, indique Dieudonné Dukundane, secrétaire exécutif du corridor central.

Le 3 décembre 2019, la Tanzanie, le Burundi et la République Démocratique du Congo ont signé un accord pour la construction d’un chemin de fer à voie normale (SGR) reliant les trois pays dans le but de faciliter les transports. Pour la Tanzanie, ce chemin de fer devrait contribuer aux échanges commerciaux avec l’Est de la RDC et les pays de la Communauté ́ d’Afrique de l’Est comme l’Ouganda, la Zambie, le Rwanda et le Burundi. 

À quoi s’attend le Burundi au sein du ZLECAF ?

La Zone Libre-Échange Continentale Africaine est un accord qui met en place des facilités pour les pays membres. « C’est au pays en soi de tirer profit de cet accord dans le sens d’orienter les opérateurs économiques à faire du travail sur base de cet Accord », explique Chrysologue Mutwa, Directeur Général au Ministère de commerce, de l’industrie et du tourisme, le négociateur burundais sur cet accord. 

Chrysologue Mutwa, explique que son travail se limite au niveau de sensibilisation et de montrer les opportunités des Accords aux décideurs du pays. Par conséquent, le négociateur doit préparer l’assainissement du  climat des affaires pour que l’Accord réussisse.  En retour, ces décideurs doivent s’organiser  et prendre les choses en main.

 Besoin d’ajustements pour les autres moyens de transport

Le transport routier n’est pas du tout favorable. Les nids-de-poule sur certaines routes ne facilitent pas la circulation. Les voitures parfois endommagées, la perte du temps en route, les frais d’amortissement du véhicule sont aussi énormes. Actuellement, on peut faire 2h 30 minutes  au lieu de 45 minutes sur la RN3 Bujumbura- Rumonge.

Pour le transport aérien, les touristes sont découragés de prendre des avions à destination de Bujumbura. Les voyageurs déplorent le coût élevé du ticket d’avion. Le Burundi se dit avoir une compagnie aérienne « Air Burundi », qui malheureusement ne fonctionne pas. C’est pourquoi ce serait salutaire pour le Burundi qui n’a pas son propre appareil, de réguler le coût du ticket d’avion, a martelé Denis Nshimirimana.

Quant à l’acheminement des marchandises via les voies maritimes depuis le port de Kigoma, il y a insuffisance des bateaux. Cependant, cela fait que le coût de transport monte parce que les marchandises passent beaucoup de temps dans les entrepôts.

La Zone Libre-Échange Continentale Africaine a été créé en mars 2018, après  trois forums de consultation. 54 pays sont signataires  de cet accord sauf l’Erythrée. 38 pays l’ont déjà ratifié. Le Burundi est membre de la ZLECAF depuis 2 ans.

Blandon Uwamahoro

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