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Tchad : les violences physiques restent normales aux yeux des femmes

Les violences faites aux femme au Tchad
La ligue tchadienne des droits des femmes déplore les violences faites aux femmes. Cette organisation des droits de l’homme indique que les femmes tchadiennes subissent des violences qui sont traditionnellement considérées comme étant normales. Selon l’ONU, au Tchad, une femme sur cinq déclare être victime de violences physiques. Et plus de la moitié des femmes étaient mariées en étant mineures .

Rien qu’au mois de novembre, la Ligue a été saisie pour plus de 30 cas d’agressions violentes contre des femmes. Il y a beaucoup de cas de violences à N’djamena où dans d’autres villes. “ Il faut que les hommes soient sensibilisés et comprennent que ce qui se passe ou ce qu’ils font n’est pas normal” se plaint Épiphanie Dionrang.

Selon l’Agence des Nations unies pour les Réfugiés (UNHCR), le nombre d’incidents VBG(Violence Basée sur le Genre) rapportée durant l’année 2020 est de 1242. Globalement, 95% des survivants sont des femmes et filles, contre 5% d’hommes et de garçons. Parmi ces femmes survivantes, la violence physique est présente à une hauteur de 38%.

En 2015, des chiffres avoisinant 71,1% montrent des cas de violences physiques faites par  un conjoint ou partenaire sexuel depuis l’âge de 15 ans. Et 29% des cas avaient subi des violences physiques à un moment quelconque depuis l’âge de 15 ans, (EDS, MIC 2014-2015).

Impacts des violences sur les moyens d’existence

Au niveau du capital humain, la santé des femmes et adolescentes tchadiennes souffre gravement de ces violences, dans un contexte où les services sanitaires sont extrêmement limités. La majorité des survivantes est non seulement blessée et traumatisée, mais elle se voit aussi refuser l’accès aux soins par le chef de famille. Les normes sociales nuisent également à la santé des plus vulnérables car il est considéré comme honteux d’exposer un enfant malnutri ou des blessures résultant des violences.

Pour le capital financier, les violences physiques entraînent des dépenses pour couvrir les soins médicaux. Ainsi, elles restreignent  les capacités des survivantes de violences à effectuer les tâches domestiques et ou à s’engager dans des activités génératrices de revenus.

A lire : Les violences basées sur l’identité ne sont plus une menace au Burundi (ONPGH)

Quelles sont les solutions ?

Il faudrait soutenir l’accès à la justice, surtout dans les communautés les plus reculées et rurales. Mettre en œuvre les sanctions contre les auteurs de violence, informer les populations des services gratuits qui existent et prévenir la criminalisation des survivantes.

Vulgariser les textes législatifs qui luttent contre les violences basées sur le genre. Faire connaître aux populations les lois qui protègent les femmes et les filles à travers des moyens de communication adaptés et innovants. Par exemple en utilisant les radios, théâtre communautaire  et des messages traduits en arabe. Et dans les langues locales communiquées par des animateurs formés aux techniques d’approche communautaire et bénéficiant d’un appui institutionnel étatique.

Notons que le gouvernement tchadien a adopté en urgence dans ces derniers jours, la création d’un observatoire de la violence basée sur le genre. Une brigade chargée de la répression des violences contre les femmes devrait aussi être créée sous peu.

A lire aussi : Tchad: le gouvernement sonne la mobilisation contre les violences de genre

Blandon Uwamahoro

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