Le Centre d’Alerte et de Prévention des Conflits (CENAP) a organisé mercredi 30 octobre 2019, en partenariat avec le Forum permanent de dialogue des partis politiques agréés au Burundi, une journée d’échanges sur les stratégies de prévention des conflits durant le processus électoral de 2020. Cette rencontre a eu lieu à Bujumbura, à l’intention des différents acteurs concernés par les élections.
Au cours des échanges, les responsables du CENAP ont présenté les résultats des recherches que ce centre a effectué dans certaines provinces du Burundi et la perceptions des populations face aux élections et leurs attentes vis-à vis des leaders politiques. Dans cette présentation, ils ont aussi identifié les facteurs de résilience pour la réconciliation.
Les participants ont par la suite suivi une 2ème présentation qui a été faite par le FDP et qui portait sur « l’Etat des lieux de la gestion de l’espace politique au Burundi »
Les participants ont également suivi un documentaire sur l’état de cohabitation entre les partis politiques et les sources potentielles des conflits liés aux élections.
Le président du FDPM. Félicien Nduwuburundi a indiqué à cette occasion qu’en réfléchissant sur les potentielles sources de conflits pendant le processus électoral et sur les solutions durables aux défis relevés, les participants allaient pouvoir opérer des choix judicieux à la hauteur des enjeux de l’heure qui vont guider les décideurs burundais à initier des réformes visant à stimuler le travail en synergie à travers d’autres initiatives de renforcement du système démocratique au Burundi.
Selon Mme Libérate Nakimana, Directrice adjointe du CENAP, des avancées sont constatées dans le domaine de la cohabitation pacifique entre les jeunes membres des différents partis politiques. Elle a affirmé que les résultats des recherches que le CENAP a effectuées à travers différentes provinces et les échanges avec ses partenaires sur terrain témoignent une amélioration des relations entre les partis politiques.
La Directrice adjointe du CENAP a précisé que les jeunes membres des partis politiques qui oeuvrent sur terrain ont confié au CENAP qu’ils sont peinés de constater que les leaders politiques au niveau national ne suivent pas le pas par rapport à ce qu’ils sont en train de faire pour parvenir à la réconciliation. Selon Libérate Nakimana, les jeunes membres des partis politiques sont maintenant à l’étape de travailler ensemble et de collaborer même si des cas isolés d’intolérance ne manquent pas.
Pour la Directrice du CENAP, la mission de son centre étant de prévenir et d’alerter contre les potentielles sources de conflits liés aux élections, cette réunion visait à interpeller les leaders politiques pour leur demander d’aider à préserver la paix pendant le processus électoral prochain.
Néanmoins, les représentants des de certains partis politiques comme SAHWANYA FRODEBU et le CNL qui étaient présents dans ces assises ont dénoncé la persistance de l’intolérance politique et ont recommandé l’assainissement du climat politique et l’ouverture de l’espace politique à tous les acteurs politique.
Concernant les stratégies adoptées au cours de cette rencontre, les leaders des partis politiques ont proposé de multiplier des réunions pour constater ensemble des défis qui persistent et qui entravent la cohabitation pacifiques entre membres des différents partis politiques, les défis qui font obstacles à une bonne organisation des élections durant le processus électoral prochain. Cela permettrait, selon ces leaders politiques d’entamer les échéances électorales dans un contexte où tout le monde est préparé à accepter la victoire ou la défaite et à bien la gérer et à bien comprendre que la victoire ne concerne pas que ceux qui ont gagné mais que celui qui n’a pas gagné est un acteur important qui peut contribuer dans la consolidation de la paix et de la démocratie au Burundi.
Les représentants des partis politiques ont également adopté une stratégie d’envoyer leurs mandataires sur les bureaux de vote pour suivre de près le déroulement du processus électoral. Ils ont également convenu d’user de l’honnêteté dans l’observation des élections.
Les participant ont déploré par ailleurs le comportement de certains mandataires qui, après avoir constaté qu’ils ont perdu le scrutin préfèrent quitter le lieu de vote et refuser de reconnaitre la défaite.
Etaient conviés à cette rencontre les différents acteurs sociopolitiques à savoir les représentants de la présidence de la République du Burundi, les représentants de la 2ème Vice-présidence de la République, le représentant de l’institution de l’Ombudsman, les leaders des partis politiques, les responsables des églises, les responsables de la société civile ainsi que les représentants de toutes les institutions concernées par les élections.