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Ouganda: tourisme et exploitation pétrolière sont-ils compatibles? [4/4]

En Ouganda, les travaux du projet pétrolier ont débuté dans le nord du pays. Ce projet est mené par différents acteurs dont TotalEnergies. Certains des forages de la major française vont être réalisés dans l’aire protégée du parc national des Murchison Falls. Le parc le plus visité du pays. Et si ces activités occuperont moins de 1% de la surface du parc, explique Total, certains activistes dénoncent les risques qu’elles vont faire peser sur le secteur touristique qui représente près de 8% du PIB.

De notre envoyée spéciale, de retour du parc des Murchison Falls

Une végétation dense et colorée s’étend au pied de ce lodge, situé dans le parc des Murchison Falls. Ici, les touristes déjeunent au bord du Nil. S’ils ne connaissent pas les détails du projet pétrolier, la plupart s’en inquiètent, comme cette touriste hollandaise. 

« Je ne pense pas que cela soit une bonne chose. La nature est magnifique et, vu de l’extérieur, je pense qu’il serait préférable de la conserver ainsi », commente-t-elle.

Si les touristes internationaux s’alarment des conséquences possibles de l’extraction pétrolière, Joshua le directeur du « Paraa Lodge » se veut confiant.

« Cela ne m’inquiète pas vraiment du moment que les touristes ne sont pas affectés. Et je suis satisfait du fait que les initiateurs du projet se soient rapprochés des acteurs du secteur touristique pour les informer. C’est très important que nous soyons prévenus pour pouvoir transmettre l’information à nos visiteurs ».

Les travaux de terrassement de la zone de forage ont déjà débuté. Au milieu de la savane, un carré de terre rouge. Sur les buttes qui entourent désormais le futur puits, des antilopes ont grimpé, curieuses. 

« Nous croisons la route des touristes à seulement deux intersections », nous dit Alex Male qui travaille pour TotalEnergies. Il est le coordinateur des opérations sur le site des Murchison Falls. Les travaux en cours nécessitent le déplacement de nombreux véhicules. Mais leur impact a été limité au maximum.  

« Nous partageons très peu de routes avec les touristes en réalité. Nous nous déplaçons sur six kilomètres partagés. Pour le reste, c’est une piste qui est exclusivement dédiée à nos opérations », assure-t-il.

D’autres mesures ont été prises : contrôle du bruit des véhicules, choix de couleurs discrètes, filtres anti-réfléchissement sur les vitres, Moses Dhabasadha détaille les mesures demandées par la Uganda wildlife authority. Il travaille dans le parc des Murchison Falls depuis plus de 10 ans. Il explique : 

« Trois phases de prospection sismiques impliquant plus de 700 véhicules dans le parc en même temps ont eu lieu de 2012 à 2015 sur 11% de la superficie du parc. Nous avons développé un outil pour identifier les inquiétudes des visiteurs dans le parc à cette période. Et nous avons constaté que certains visiteurs se demandaient même s’il y avait des activités pétrolières, alors que les travaux étaient en cours ».

La recette selon lui pour minimiser les impacts sur le tourisme : une coopération resserrée entre les acteurs pétroliers et ceux de la conservation.

► Écoutez les autres épisodes :

Projet pétrolier : l’Ouganda veut construire ses filières [1/4]

En Ouganda, la route du pétrole change le quotidien [2/4]

La question foncière, problématique centrale du projet pétrolier ougandais [3/4]

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