LE JOURNAL.AFRICA
POLITIQUE

Madagascar: la société civile dresse sa liste de recommandations pour transformer l’éducation

Les organisations engagées dans ce secteur ont dressé la liste de leurs recommandations pour pallier le retard de la Grande Ile en la matière. Après un Forum national organisé début août et avec en ligne de mire le Sommet sur la transformation de l’éducation qui doit se tenir le mois prochain à New York, la société civile a fait part des changements à entreprendre par l’État malgache, lors d’une conférence de presse, jeudi 11 août, dans la capitale. 

Avec notre correspondante à Madagascar, Laetitia Bezain

Alors que les résultats scolaires des élèves de la Grande Ile se sont détériorés ces dix dernières années, l’un des défis est d’améliorer la qualité de l’enseignement et répartir équitablement les professeurs qualifiés en fonction des besoins des régions explique Randriamananjara Fara, secrétaire générale du Mouvement national pour l’Éducation pour tous :

« Dans la plupart des cas, les enseignants formés ne restent plus dans leur endroit de recrutement donc les problèmes persistent toujours et ça devient un cercle vicieux alors les communautés locales sont obligées de combler le manque en termes de personnel. Les maîtres FRAM sont des enseignants recrutés localement. Il n’y a pas de niveau minimum mais on recrute ceux qui sont disponibles. »

80% de ces maîtres non fonctionnaires, appelés FRAM, recrutés au niveau communautaire, n’ont pas de diplôme adéquat, selon les chiffres de la Banque mondiale.

« La situation de l’éducation à Madagascar est catastrophique et tout le monde le reconnaît, remarque Lily Razafimbelo, chercheuse enseignante en sciences de l’information documentaire à l’université d’Antananarivo et membre du Collectif des citoyens et des organisations citoyennes. Cela concerne à la fois concernant le niveau des élèves dans les matières de base et les inégalités entre les villes et les campagnes et c’est un enjeu énorme que ces inégalités soient rayées. Nous avons beaucoup insisté pour que les FRAM bénéficient d’une formation continue pour qu’ils puissent acquérir les compétences nécessaires pour pouvoir enseigner. Nous avons aussi recommandé de restaurer les centres de formation dans les régions et de leur donner les moyens nécessaires pour pouvoir former les futurs enseignants. »

Dans ses cinq axes de recommandations, la société civile plaide aussi pour une augmentation du budget alloué à l’éducation à hauteur de 20% du budget général de l’État, contre 15% actuellement.

Articles similaires

L’un austère, l’autre exubérant: les Tunisiens doivent choisir leur président

RFI AFRIQUE

La Cédéao convoque un sommet extraordinaire sur la crise politique à Bissau

RFI AFRIQUE

Burundi : retour sur le contexte des violences meurtrières de 1993

YAGA BURUNDI
Verified by MonsterInsights