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Élections générales au Kenya: la commission électorale promet «un scrutin libre et crédible»

En 2017, fait sans précédent dans l’Histoire africaine, la Cour suprême avait annulé le scrutin, reprochant à la commission électorale (IEBC) d’avoir « échoué » à conduire des élections respectueuses de la Constitution. Cette fois, son président promet « un scrutin libre et crédible ». Il a donné une conférence de presse ce lundi.

Le mot d’ordre pour la commission électorale kényane est clair, à une semaine du vote :  rassurer, rapporte notre correspondante à Nairobi, Florence Morice. « Je veux confirmer ici et au monde entier que nous sommes prêts à donner aux Kényans ce qu’ils méritent : une élection libre, équitable et crédible, a déclaré Wafula Chebukati, le président de cette commission. Et pas seulement cela. Nous voulons le faire de manière transparente et responsable. »  

Devant la presse, le commissaire Francis Wangeri a longuement détaillé les mesures de sécurité prises pour éviter une répétition du scénario de 2017, en insistant sur ce qui avait été le plus problématique : la transmission des résultats. « Les gens qui parlent de possibles tricheries ont sans doute en tête les événements de 2013 et peut-être de 2017. Mais pour ces élections de 2022, nous sommes quasiment sûrs à 100 % que personne ne pourra tricher. Car les résultats annoncés dans les bureaux de vote seront définitifs. Même le président de la commission ne pourra pas les modifier. »

La confiance des Kényans dans la commission reste toutefois mesurée. Selon un récent sondage de l’institut Tifa, plus de la moitié des électeurs jugent « assez probables » qu’un candidat qui aurait perdu le scrutin soit déclaré gagnant.

► À lire aussi : Présidentielle au Kenya: les initiatives en faveur d’une élection pacifique se multiplient

Les observateurs de la société civile déjà mobilisés

ELOG, un collectif citoyen d’observation des élections, a prévu de déployer 5 000 observateurs dans les bureaux de vote à travers le pays le 9 août.

Les acteurs de la société civile à Meru, dans la région centrale du Mont Kenya, se sont réunis pour une discussion autour du déploiement des observateurs dans les bureaux de vote, a constaté notre envoyée spéciale à Meru, Albane Thirouard.

Francis Remberia écoute avec attention. Ce révérend a déjà observé deux élections : « C’est très important d’avoir des personnes sur place pour vérifier s’il y a du chaos ou des tentatives de vols de votes. Une fois, par exemple, il y avait une dame âgée à qui on essayait de donner de l’argent pour qu’elle change son vote. Elle a refusé mais je l’ai dit aux agents et je l’ai noté dans mon rapport. » 

Eustace Kinyua est responsable du processus électoral au sein d’ELOG. Il rappelle les points de vigilance : « Nous prêtons attention à l’ouverture et la fermeture du bureau de vote, au déroulement du vote, puis au dépouillement et à la transmission des résultats et à des questions comme : est-ce que l’urne était vide à l’ouverture ? Est-ce qu’il y a eu des actes de violence ? Ou encore combien d’inscrits il y avait dans ce bureau de vote et est-ce que ça correspond à ce qui est donné, en fin de journée ? »

Au-delà du jour J, l’organisation observe aussi l’intégralité du processus, comme le signale Eustace Kinyua: « Nous avons déjà des inquiétudes sur certains points comme le registre électoral ou la façon dont les partis ont mené leurs primaires. Tous ces aspects nous aident à déterminer si le processus a été libre, équitable et s’est déroulé dans la paix. »

Eustace Kinyua espère que le 9 août, la présence d’observateurs dans les bureaux de vote dissuadera les tentatives de truquage. L’Union européenne, l’Union africaine, l’EAC et l’IGAD, entre autres, ont aussi annoncé déployer des missions d’observation au Kenya pour le vote.

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