La capitale guinéenne Conakry tournait, ce jeudi matin 28 juillet, au ralenti. Le FNDC, le Front national pour la défense de la Constitution, créé en novembre 2019 contre un troisième mandat de l’ex-président Alpha Condé, a appelé à une marche pacifique pour exiger plus de transparence dans la gestion de la transition. Un rassemblement non autorisé par les autorités guinéennes.
Avec notre correspondant à Conakry, Mouctar Bah
Annoncée pour ce jeudi, la manifestation du FNDC a perturbé le sommeil des forces de l’ordre qui ont veillé toute la nuit pour mettre en place un impressionnant dispositif sécuritaire. Des gendarmes et des policiers ont été déployés sur les grandes artères et carrefours, notamment dans la grande banlieue dortoir de Conakry.
À Hamdallaye, Bambéto, Cosa, Wanindara, Sonfonia et sur tout le long de l’autoroute Le Prince, épicentre des contestations contre les violations des droits de l’homme, des agents casqués et munis de lance-grenades lacrymogènes ont observé les mouvements de la population. Ils n’ont pas hésité à descendre de leurs pick-up pour disperser tout attroupement suspect.
C’est dans cette ambiance que des heurts ont éclaté entre jeunes gens et forces de l’ordre dans plusieurs endroits, notamment à Hamdallaye secteur, dit Gnary Wada, à Koloma et à Sonfonia où la sécurité a été considérablement renforcée. De l’autre côté de la ville, sur la corniche nord qui traverse les quartiers chics de Lambanyi, Nongo et Kipé, les activités ont été paralysées et il n’y avait pas de manifestation signalée en début d’après-midi.
Un important déploiement des forces de l’ordre était aussi visible à l’entrée de Kaloum, le quartier administratif et des affaires de la capitale, siège du palais présidentiel, de l’Assemblée nationale et de l’état-major des armées.