Site icon LE JOURNAL.AFRICA

Les jus de fruits, une passion entrepreneuriale béninoise

Au Bénin, la transformation des produits agricoles est devenue le mot d’ordre du gouvernement. Une filière est particulièrement concernée, celle de l’ananas, véritable emblème agricole national. Les PME qui se lancent dans la production de jus de fruit frais ou pasteurisés, bio ou conventionnels, fleurissent.

« C’est ici que les fruits sont entreposés quand ils viennent à l’usine et ensuite, on les amène ce tunnel pour les éplucher. » À Calavi, dans la grande banlieue de Cotonou, Abraham Yekpè nous accueille dans sa villa transformée en unité de production de jus de fruits : « D’ici quelques mois, nous aurons deux grosses presses qui vont nous permettre d’atteindre notre capacité. »

Il y a cinq ans, alors âgé de 42 ans, ce banquier décidait de changer de vie pour lancer sa marque de jus de fruits frais, So Fruity. Un produit haut de gamme, sans additif, ni conservateur qui s’est forgé en quelques mois une belle réputation. À telle enseigne que le président de la République Patrice Talon en consomme régulièrement, selon Abraham Yekpe qui compose lui-même les cocktails commercialisés.

« Celui que nous vendons le plus s’appelle Anamentha. C’est une marque déposée, une création : c’est de l’ananas avec de la menthe. Après cela, on a Angie, un mélange d’ananas et de gingembre. Mais moi, mon coup de cœur, c’est Amber ! C’est un détox à base d’ananas, de concombre et de menthe. »

L’ananas, un marché juteux

L’ananas béninois a fait la réputation du pays. Il est le produit privilégié des PME qui travaillent dans les jus de fruits. Rawlings Gnanga, qui a créé la marque Camael, propose à la fois des jus bio et des jus à base de fruits issus de l’agriculture conventionnelle : « Le jus bio, je fais le pack de 24 bouteilles à 15 000 francs CFA, alors que le jus conventionnel, je fais le pack à 16 000 francs. »

Qu’il soit ou bio ou conventionnel, l’ananas béninois est très demandé en Afrique de l’Ouest. Abraham Yekpè cherche donc à sécuriser ses approvisionnements. « Nous avons mis entre parenthèses la production, mais nous allons y revenir très bientôt, avec de la production bio, assure l’entrepreneur. Ce qui nous permettra d’améliorer encore notre produit pour pouvoir l’exporter »

Pour l’heure, l’entreprise d’Abraham Yekpè peine à se développer faute de crédits d’investissement. Mais heureusement, la coopération belge s’est manifestée et va financer la construction d’une unité de production qui permettra de décupler la production. Une opportunité que beaucoup de PME béninoises aimeraient avoir, car les banques sont frileuses et les crédits garantis par l’État sont beaucoup trop rares.

Abraham Yekpè se prend à rêver. « Le rêve dans quinze ans, c’est d’être le Coca-Cola des jus de fruits ! Le miracle béninois ! »

► À écouter aussi : Au Bénin, la filière de la noix de cajou se transforme

Quitter la version mobile