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DIPLOMATIE

Le Tchad et le Niger promettent un nouveau souffle pour le G5 Sahel malgré le départ du Mali

Arrivé mardi 12 juillet et reparti mercredi 13 juillet au soir, le président du Niger Mohamed Bazoum, était à Ndjamena pour « une visite de travail et d’amitié ». C’est son deuxième séjour au Tchad depuis sa prise de fonctions. Lors d’une conférence de presse tenue à la présidence tchadienne mercredi 13 juillet, lui et son homologue tchadien Mahamat Idriss Déby ont longuement abordé la lutte contre le terrorisme dans la région, le retrait du Mali du G5 Sahel et la transition tchadienne.

Avec notre correspondante à Ndjamena, Aurélie Bazzara-Kibangula

Lors d’une conférence de presse mercredi 13 juillet, les deux chefs d’État ont voulu montrer qu’ils font front commun dans la lutte contre le terrorisme. Une lutte qui, selon eux, passe par le G5 Sahel. Mais la force conjointe est « en difficulté » depuis le retrait du Mali, selon le président du conseil militaire de transition au Tchad, Mahamat Idriss Déby :

« Nous regrettons ce retrait, mais nous sommes encore optimistes, nous espérons que le Mali revienne sur la décision qu’il a prise. Parce que la lutte contre le terrorisme est un combat noble, mais c’est un combat aussi qu’un pays ne peut faire seul. »

Au Niger, où plusieurs groupes terroristes sont actifs, les attaques se sont multipliés ces derniers mois. Pour le président du pays, Mohamed Bazoum, il est urgent de redonner un nouveau souffle au G5 Sahel :

Nous dévons par conséquent nous retrouver et faire en sorte que le G5 soit viable. Il a eu beaucoup de difficultés jusqu’à présent, ne pensons pas que le G5 Sahel ait été un modèle de réussite de ses objectifs, ni sur le plan économique si même sur le plan de la sécurité.

Autre sujet sécuritaire abordé lors de cette rencontre : la réorganisation de la force Barkhane au Niger. Mohamed Bazoum a simplement précisé que « les aspects techniques sont en discussion entre les militaires nigériens et français ».

La transition tchadienne à peine évoquée

Mais les deux chefs d’État ont évoqué rapidement des questions sur la transition tchadienne. Cela notamment car, deux jours plus tôt, un sénateur américain avait demandé dans une résolution au président tchadien d’organiser des élections en 2022, exigeant la mise en place « d’une vraie démocratie à l’issue de la transition ».

Interpellé sur ce sujet par un journaliste, la réponse de Mahamat Idriss Déby a été sans équivoque : « Le Tchad est un pays souverain, ce n’est pas à un sénateur qui ne sait même pas placer le Tchad sur une carte et poussé par du lobbying, qui va nous orienter ou dire que faire de notre pays. »

Rien n’a en revanche été dit sur le probable renouvellement de la période de transition, qui doit s’achever dans un peu plus de trois mois.

L’opposition critique le manque de fermeté de Mohamed Bazoum

Le président du Niger Mohamed Bazoum a affirmé faire confiance au peuple tchadien. « Je suis convaincu que les pays comme le Niger seront mis à contribution pour apporter un peu les leçons qu’ils ont tirées de leurs expériences. Entre le président Mahamat Idriss Déby et moi, il y a une relation très fluide, et si nous avons des conseils à donner, je suis sûr que nous n’en ferons pas l’économie. »

Des propos qui manque de fermeté, selon l’opposition. Celle-ci rappelle que le président du Niger avait consulté la classe politique au début de la transition et avait conclu à la nécessité d’ouvrir rapidement un dialogue national au Tchad.

 À lire aussi : Tchad: les participants aux négociations à Doha se déchirent sur le projet d’accord

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