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Procès de l’ex-préfet rwandais Laurent Bucyibaruta: l’accusé clame son innocence

People walk past the site of the new courthouse (Palais de Justice) on September 21, 2017, porte de Clichy, Paris. - With its 160 m, this new 38-storey building designed by Italian architect Renzo Piano will house the future Palais de Justice and is now the second highest inhabited building of Paris, behind the Montparnasse Tower and its 210 metres. (Photo by PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Le procès pour génocide de l’ancien préfet rwandais Laurent Bucyibaruta s’achève ce mardi 12 juillet devant les assises de Paris. Ce mardi matin, l’audience a duré trois minutes et l’accusé a pris la parole une dernière fois.

Avec notre envoyée spéciale au tribunal de Paris, Amélie Tulet

Veste beige un peu trop large aux épaules, Laurent Bucyibaruta, 78 ans, est resté assis face à la cour. « Je voudrais m’adresser aux rescapés du génocide. Je voudrais leur dire qu’il ne m’est jamais venu à l’esprit de les abandonner aux tueurs. Est-ce par manque de courage ? Est-ce que je pourrais les sauver ? Ce sont des questions, même des remords qui me hantent depuis plus de 28 ans. Je n’ai jamais été dans le camp des tueurs, je n’ai jamais accepté ces atrocités. » En deux mois de procès, c’est la première fois que l’ancien préfet de Gikongoro s’exprime ainsi, et qu’il utilise le mot « remord ».

Des propos qui font écho à la plaidoirie de ses avocats. Selon eux, durant ces semaines d’avril à juillet 1994, Laurent Bucyibaruta est un préfet hutu modéré qui n’adhère pas au projet génocidaire. Un préfet isolé, dépassé par les événements et sans réel pouvoir d’empêcher les massacres. « On n’arrête pas un génocide avec quelques gendarmes. On n’est pas complice si on n’a pas les moyens d’agir ». La défense demande donc l’acquittement.

L’accusation au contraire invite la cour à voir derrière l’homme de 78 ans, diminué par la maladie, celui qu’il était en 1994 : un préfet de 50 ans rompu à l’exercice du pouvoir, ambitieux et qui selon les avocates générales, a participé à son niveau à l’organisation des tueries qui ont fait plusieurs dizaines de milliers de morts dans sa préfecture.

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