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POLITIQUE

Tchad: polémique après l’appel des États-Unis au Conseil militaire de transition

epa09154274 Son of the late Chadian president Idriss Deby, general Mahamat Idriss Deby (C) sits in the front row as he attends the state funeral for the late Chadian president Idriss Deby in N'Djamena, Chad, 23 April 2021. Chad's President Idriss Deby died of injuries suffered in clashes with rebels in the country's north, an army spokesperson announced on state television on 20 April 2021. Deby had been in power since 1990 and was re-elected for a sixth term in the 11 April 2021 elections. The state funeral is attended by French President Emmanuel Macron, among other dignitaries. EPA-EFE/CHRISTOPHE PETIT TESSON / POOL
Au Tchad, la chargée d’Affaires de l‘ambassade des États-Unis Ellen Thorburn avait appelé vendredi 1er juillet le Conseil militaire de transition – la junte militaire qui a pris le pouvoir depuis la mort du président Idriss Deby Itno en avril 2021 – d’honorer la promesse que ses membres ne se présenteront pas aux élections post-transition et que celle-ci devrait être la plus courte possible. Le parti du défunt président a critiqué des propos qui s’apparentaient à une ingérence.

Parmi les plus virulents critiques de tels propos figure le parti Mouvement patriotique qui a dénoncé, dans la nuit de dimanche à lundi 4 juillet, une immixtion inacceptable de la part des États-Unis, ce qui lui a valu, à son tour, les critiques de l’opposition.

Ainsi, au MPS, le parti du défunt président Idriss Deby Itno, on ne décolère pas. Car ce dernier a choisi la fête américaine de l’indépendance pour également critiquer le fond du message de Washington : la diplomate américaine ayant rappelé la promesse du Conseil militaire de transition (CMT) qu’aucun de ses membres ne fera acte de candidature aux élections post-transition.

Or, pour le MPS, c’est une question qui sera tranchée lors du dialogue national inclusif, prévient son porte-parole, Jean-Bernard Padaré : « Je pense que les choses sont claires. Qu’on laisse le peuple tchadien qui s’apprête à aller à ce dialogue-là, discuter et décider des sujets d’intérêt national. Nous ne pouvons pas dignement accepter que des sujets d’intérêt national soient évoqués à l’occasion de la fête de l’indépendance d’un pays ami, à moins que le Tchad soit encore sous tutelle… »

Dans l’opposition, on dit ne pas être surpris de voir le MPS « rouler » pour la junte militaire, dirigée par le fils de l’ancien président Idriss Deby.

Max Kemkoye, président du parti d’opposition UDP, rappelle qu’il s’agit d’un pouvoir issu d’un coup d’État et estime que la diplomate américaine était bien dans son rôle : « Il ne s’agit absolument pas de parler d’ingérence dans les affaires intérieures d’un État. C’était un rappel au CMT vis-à-vis de leurs promesses par devant les parterres des ambassadeurs. Aujourd’hui, la démocratie fait partie des valeurs universellement défendues et, par voie de conséquence, la chargée d’Affaires est dans son rôle ». Max Kemkoye conclut que « le CMT doit être neutre, avant de tirer sa révérence, après les prochaines élections ».

À lire aussi: Les États-Unis livrent des véhicules au Tchad dans le cadre du G5 Sahel

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