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En Ouganda, les restaurateurs doivent s’adapter à la hausse des prix

KAMPALA, UGANDA - NOVEMBER 21: Cityscape of Kampala on November 21, 2015 in Kampala, Uganda. (Photo by Thomas Trutschel/Photothek via Getty Images)

À Kampala comme dans tout le pays, les restaurants changent leur manière de cuisiner pour faire face à la hausse généralisée des prix de certains produits de première nécessité, et notamment de l’huile. Reportage dans un restaurant à Wandegeya, un quartier populaire de la capitale.

De notre correspondante à Kampala,

Devant son restaurant, Goretti allume un feu de charbon de bois pour préparer les repas qu’elle servira ce midi. « On cuisine de la nourriture locale : on prépare du manioc, des patates douces, des bananes plantains, du posho, du riz et des pommes de terre. »

Dans la marmite, les différents aliments cuisent recouverts par des feuilles de bananiers. Tout est bouilli à l’eau ; depuis quelque temps, le restaurant a dû abandonner certains plats pour éviter d’utiliser de l’huile de cuisine, dont le prix a augmenté de plus de 75% en un an. 

« On cuisinait de la viande avec beaucoup d’huile, et l’odeur attirait les clients. Maintenant, on fait cuire la viande dans de l’eau et de la sauce tomate, explique Jackline Kemigisha, l’une des cuisinières de l’établissement. C’est le même chose pour le riz et les haricots : on ne cuisine plus de riz frit, mais juste du riz blanc, et on ne met plus d’huile dans les légumes. »

Un changement dans les plats et des portions réduites pour éviter d’augmenter les prix dans le restaurant. Mais à l’heure du déjeuner, les quelques tables installées restent presque vides. 

« Maintenant, les clients sont très peu nombreux. Beaucoup sont touchés par l’augmentation de l’essence, et ils se remettent à peine de la période de Covid. La plupart de nos clients sont des motos-taxis, certains ne viennent plus, ils ne mangent que des snacks. Ils ne viennent plus », déplore Jackline Kemigisha.

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Le bureau de statistique ougandais a enregistré une inflation au niveau national de 4,9% à la fin du mois d’avril, par rapport à la même période l’année précédente. Depuis le début de l’année, l’huile de cuisine, le savon, l’essence, mais d’autres produits ont suivi à cause de la hausse des coûts de transports, d’après Ibrahim Kasirye, directeur du centre de recherche de l’université de Makerere sur les politiques économiques.

Et pour l’analyste, les prix risquent de continuer d’augmenter. « Nous n’observons pas encore entièrement l’impact de la crise ukrainienne. Nous nous attendons à être affectés par ce conflit, parce que ces deux pays en guerre sont des producteurs très importants de certaines matières premières, comme l’huile de tournesol par exemple, souligne-t-il. Donc nous prévoyons qu’à la fin du mois de juin, les prix augmenteront encore plus en Ouganda. »

Les prix du blé, dont 48% des importations en Ouganda proviennent de Russie et d’Ukraine, ont déjà largement augmenté dans le pays.

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