Chaque année, la Fabrique des cinémas du monde sélectionne des projets de films venus de tous les continents et emmène pendant deux semaines les réalisateurs au festival de Cannes, où sont organisés des rencontres, des entretiens professionnels et des master class, pour finaliser une écriture ou boucler un budget. RFI a rencontré la Rwandaise Marie-Clémentine Dusabejambo, qui tournera bientôt son premier long-métrage au Rwanda, en langue kinyarwanda et avec des acteurs non professionnels.
Avec notre envoyée spéciale à Cannes, Isabelle Chenu
Marie-Clémentine Dusabejambo est une réalisatrice et productrice rwandaise. Son projet de film, Benimana, a été retenu à la Fabrique des cinémas du monde. « C’est un film qui parle du traumatisme intergénérationnel et de la nécessité de déconstruire des préjugés, explique-t-elle, des portraits de femmes que l’on trouve au Rwanda, des femmes victimes du génocide des Tutsis, des rescapés, des femmes qui sont dans les familles des tueurs. J’avais surtout envie de travailler sur la mémoire : comment est-ce qu’on le vit au niveau individuel. »
Le film est écrit, reste à boucler le budget. « On est trois coproductions africaines et on espère avoir au moins 40% du budget de notre côté, et de l’autre côté, que ça vienne aussi de l’Europe. La coproduction internationale, c’est important pour la distribution. On a besoin que nos films soient vus non seulement en Afrique, qu’ils soient aussi vus en Europe. »
Revenir à Cannes avec un long métrage en sélection, ce n’est plus tout à fait un rêve. « Pourquoi pas ? Parce qu’on a fait quand même de belles rencontres avec des producteurs français qui sont intéressés par le projet et qui ont des films dans différentes sélections de Cannes. Pourquoi pas ?… »