Comme cinq autres leaders de la coalition déjà incarcérés, il est poursuivi pour destructions de biens et troubles à l’ordre public. Le procès est fixé au 6 juin, ce qui a poussé les avocats à se mettre en grève pour demander leur libération. En attendant, jeudi 19 mai, Wakit Tama a tenu sa première assemblée générale depuis la marche du 14 mai pour donner leur version des faits face à ce qu’ils appellent « un discours des autorités à charge ».
Avec notre correspondante à Ndjamena, Aurélie Bazzara-Kibangula
Au menu des discussions, le silence des autorités face à ce que Wakit Tama appelle des « bavures policières », prenant l’exemple d’un adolescent qui a perdu sa main après l’explosion d’une grenade lacrymogène.
« Est-ce qu’on a laissé faire pour incriminer Wakit Tama ? »
Autre sujet abordé, les stations du groupe français Total vandalisées. Des actes qui ont eu lieu après la manifestation, selon le porte-parole de Wakit Tama, Soumaïne Adoum : « Il y a eu trois stations qui ont été cassées sans intervention de la police. Mais pourquoi la police n’a pas sécurisé ces endroits-là ? Est-ce qu’on a laissé faire pour incriminer Wakit Tama ? Qu’on établisse les faits. Si c’est bien Wakit Tama qui a organisé, il fallait juste attraper un casseur et lui demander qui lui a donné l’ordre de le faire. Nous sommes étonnés que la police ne fait même pas ce travail. »
De son côté, le porte-parole du gouvernement, Abderamane Koulamallah renvoie la balle dans le camp de Wakit Tama : « Quand on organise une marche, il est normal qu’on prenne toutes ses précautions pour encadrer sa propre manifestation. Ils n’ont signalé à la police aucun débordement pour que la police puisse contenir ces débordements et au contraire, c’est eux-mêmes qui ont facilité ces débordements pour des raisons inavouées qu’eux seuls peuvent comprendre. Il faut que chacun assume sa responsabilité. »
Les protestations continuent
En attendant le procès des six leaders incarcérés, Wakit Tama affirme continuer à protester contre la politique française au Tchad. La coalition appelle au boycott des produits français dans le pays.