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ENVIRONNEMENT

Gambie: une campagne de sensibilisation contre le trafic de bois

En Gambie, le bois est au cœur des derniers affrontements entre l’armée sénégalaise et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance, au nord. Les bois rares rapportent gros et financent les séparatistes. Ils représentent aussi un revenu non négligeable pour les communautés proches de la frontière. Reportage au départ d’une campagne de sensibilisation des populations locales au sud du pays.

Avec notre correspondant à Banjul, Milan Berckmans

Dans le village de Jakoi Sibrik, au sud de la Gambie, la caravane des associations de protection de l’environnement arrive en fanfare. Après quelques minutes festives, les défenseurs de la nature prennent la parole. Dans la foule, Aboubacar Jarju, fermier d’une quarantaine d’années, explique que pour les agriculteurs, le bois c’est de l’argent facile et rapide :

« Les gens maintenant, au lieu de cultiver la terre pour survivre, découpent le bois. Ils se disent « si je coupe ce bois, j’aurai de l’argent aujourd’hui ». »

► À lire aussi : Le trafic de bois de rose au cœur des tensions à la frontière entre la Gambie et la Casamance

Mais pour lui, la découpe des arbres menace l’agriculture. « Vraiment, quand il n’y a pas d’arbres, quand l’air arrive, il souffle tout. Il souffle et emporte tout, il ne reste plus que du sable. Donc quand vous plantez vos arbres, ou vos cacahuètes ou autre, ça ne marchera pas », explique Aboubacar Jarju.

Son frère Abdou parle des jeunes, qui se tournent facilement vers la découpe du bois, et leur envoi un message : « En tant que jeune, c’est possible de se créer un emploi. J’ai créé des ruches où je récolte du miel de manière saisonnière et normalement, ça me rapporte de l’argent. » Même son de cloche chez Sarjo Camara, directrice du programme de sensibilisation pour l’ONG Action Aid :

« À la fin de la journée, c’est ce que nous avons, c’est tout ce qui nous reste. Et c’est comme ça que nous pouvons générer des revenus. Donc préserver ces arbres, les protéger, c’est dans notre propre intérêt. C’est ce que nous disons aux gens. »

L’action de sensibilisation durera jusqu’au mardi 24 mai dans une dizaine de villages proche de la Casamance.

► À lire aussi : Trafic de bois de rose en Casamance : un Suisse accusé de pillage par une ONG

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