Lors du deuxième jour du forum pour l’unité et la réconciliation des Katangais, mercredi 18 mai à Lubumbashi, les participants ont notamment échangé sur les causes de dissensions. La question est : comment en sortir ? Les discussions organisées par atelier de travail se déroulent à huis clos et vont se poursuivent durant deux jours.
Avec notre correspondante à Lubumbashi, Denise Maheho
Pendant plus de trois heures, les 450 participants du forum de l’apaisement entre Katangais ont, entre autres travaux, analysé les causes des conflits qui les opposent. Pour certains, en plus de bagarres de chapelles politiques, le découpage administratif de 2015 a suscité des divisions entre les communautés qui, antérieurement, appartenaient à une seule province.
Difficile de revenir en arrière, comme l’explique Raymond Muyumba Maila : « Si nous réclamons la réunification, nous allons encore nous diviser davantage. Parce que certains ont déjà mordu à ce que j’appelle le beurre. Ils voient leurs intérêts et non ceux du Katanga. »
Un avis que partage aussi le sénateur Kaumba Lufunda, un autre intervenant : « Nous ne devons plus faire le deuil sur la nouvelle cartographie administrative. Le temps de le faire est dépassé. Maintenant, nous prenons un nouvel élan. »
Pour certains participants, il y a d’un côté les riches provinces du Lualaba et du Haut-Katanga, et de l’autre le Tanganyika et le Haut-Lomami, considérés comme des régions pauvres. Shadrack Mukad, membre de la société civile du Lualaba, a un projet bien pensé qu’il compte partager :
« Par exemple, que la province du Lualaba pense à construire une route qui relie Kolwezi à Kamina pour permettre aux communautés de là, d’évacuer leurs marchandises. Le Haut-Katanga pourrait aussi construire une route qui va de Lubumbashi à Kalemie. Ainsi, lorsqu’il y a des voies de communication, les investisseurs n’hésiteront pas à y aller. »
Shadrack Mukad espère que sa proposition sera retenue lors des recommandations et de la déclaration vendredi, à l’issue du forum pour l’unité du Katanga.