Pour Abdelkader Mahamat alias Baba Laddé, ce report aura un impact sur la durée de la transition. Cette rencontre, qui était prévue au départ le 10 mai dernier, a été repoussée à une date ultérieure, faute d’un accord au pré-dialogue de Doha. Baba Laddé, qui a longtemps combattu Idriss Deby Itno avant de se rallier à lui, prend fait et cause pour la junte militaire dirigée par Mahamat Idriss Deby.
Baba Laddé estime que c’est au Conseil militaire de transition, la junte au pouvoir, de rester à la tête du pays au-delà des 18 premiers mois. Pour l’ex-chef rebelle aujourd’hui rallié au pouvoir tchadien, le pré-dialogue de Doha entre le gouvernement de transition et les mouvements politico-militaires aurait dû être uniquement centré sur l’organisation de leur participation au dialogue national inclusif.
Mais leurs exigences, qu’il juge exorbitantes, notamment les demandes de cessez-le-feu et autres amnisties pour les prisonniers de guerre, ont retardé selon lui tout le processus de sortie de crise : « Une chance leur a été donnée par le PCMT, le président du Conseil militaire de transition… C’est de leur faute, parce que Doha nous ne pensons même pas que cela durerait une semaine. C’était un accord de principe qu’ils devaient donner pour leur participation à Ndjamena pour le dialogue national inclusif, mais si aujourd’hui on va déjà vers un mois, deux mois, on va dire c’est de la faute de qui ? »
Conséquence pour l’ex-chef rebelle, la prolongation de la période de transition censée prendre fin en décembre de cette année vers laquelle le Tchad s’achemine, est leur fait, insiste Baba Laddé : « Sincèrement, leur retard à Doha fera encore prolonger la transition, parce que ça, ça serait automatiquement indépendamment de la volonté du gouvernement et du conseil militaire de la transition. À qui on laissera le Tchad ? Ces hommes, ces soldats sont aujourd’hui devant nous, ils nous sécurisent, stabilisent le pays, ce n’est pas pour eux, pas seulement pour leurs familles, mais c’est pour tout le monde. »
La balle est désormais dans le camp des politico-militaires, lance Baba Laddé, aujourd’hui secrétaire général adjoint au ministère de la Sécurité publique après avoir perdu son poste à la tête des renseignements généraux en février dernier.