Le procès d’Abdoulaziz al-Hassan se poursuit à la Cour pénale internationale de La Haye. Le commissaire de la police islamique de Tombouctou, dans le nord du Mali, entre 2012 et 2013, comparaît pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. À l’époque, la ville était occupée par les groupes islamistes Ansar Dine et al-Qaïda au Maghreb islamique. Ce mardi 10 mai 2022, la défense a interrogé son premier témoin.
Il s’agit du docteur Catherine Porter Field, psychologue à l’université de New York, spécialiste des stress post traumatiques chez des victimes de torture. C’est l’un des axes de la stratégie de la défense dévoilé lundi lors du propos liminaire.
Un « Guantanamo malien »
Maître Melinda Taylor, a rappelé à plusieurs reprises les conditions de détention d’al-Hassan à la prison de la sécurité d’État de Bamako avant d’être remis à la CPI en 2018. L’avocate l’avait qualifiée de « Guantanamo malien ».
Ce matin, on a donc entendu le docteur Porter Field énumérer les sévices subis par al-Hassan : des bastonnades, des simulations de noyade, de menaces de sévices sexuels et d’exécution… D’après elle, l’ancien membre de la police islamique souffre, depuis lors, de sévère stress post-traumatique qui affecte sa vie de tous les jours.
« Insinuations hasardeuses »
Et c’est là, qu’intervient la défense qui s’interroge sur la validité des interrogatoires qu’a pu subir al-Hassan, même après 2018 et même dans un contexte d’État de droit, compte tenu de ses traumatismes. « Des insinuations hasardeuses », selon la procureure qui a tenté une objection rejetée par le juge.
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