La RDC et la Zambie ont signé à la fin du mois d’avril un accord bilatéral pour la valorisation du secteur des batteries électriques et des énergies renouvelables. Pour les deux pays, la première étape consiste à se doter des compétences nécessaires. Ils ont donc lancé à Lubumbashi en RDC, un centre de formation baptisé Centre Africain d’excellence pour les batteries électriques.
Plusieurs dizaines d’experts universitaires africains – des Camerounais, des Sud-Africains, des Zambiens – ainsi que des Européens ont contribué à la création de ce centre qui ouvrira ses portes dès la rentrée académique prochaine.
Il prévoit une formation de niveau « Master » ouvert aux jeunes d’Afrique centrale. Placé sous la gestion de l’université de Lubumbashi, ce centre aura pour mission la formation et la recherche pour la fabrication des batteries électriques. Des échanges inter-universitaires sont prévus.
« On essaie de se mettre ensemble, pour renforcer les capacités qui existent. On essaie aussi d’explorer les voies pour innover afin que nous puissions assurer l’employabilité de nos jeunes dans l’industrie de la batterie, explique Jean Mastaki, directeur sous régional de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique centrale. Et au-delà de la formation des ingénieurs, nous voulons révolutionner nos écoles de formation technique et professionnelle. »
Valorisation des minéraux des batteries électriques
La RDC et la Zambie détiennent à elles seules près des 70% des réserves mondiales de cuivre et de cobalt. Le professeur Nyumbe de l’université nationale zambienne affirme qu’il est temps d’apporter une valeur ajoutée à leurs minéraux : « J’aimerais voir les batteries pour les voitures électriques produites ici. Et qu’elles soient utilisées dans le monde entier. Nous soutenons l’initiative de nos deux États. »
Pour l’heure, le budget pour le fonctionnement du centre n’est pas encore défini. Toutefois, Julien Paluku, ministre congolais de l’Industrie, compte sur les investissements publics et privés : « Le premier acteur, c’est le gouvernement lui-même, il doit comprendre qu’il peut investir dans le secteur des batteries. Le deuxième acteur, c’est le secteur bancaire parce que les actifs en banque se chiffrent à 14 milliards de dollars contre 10 milliards, il y a une année.
Le troisième acteur, ce sont les institutions comme la société d’assurance SONAS, le Fond pour la promotion de l’industrie FPI, la Caisse nationale de sécurité sociale CNSS, le Fond national pour l’entretien routier Foner. Elles ont des moyens qui sont thésaurisés. »
Quelques hommes d’affaires congolais sont déjà prêts à investir dans la formation sur les batteries électriques. « Nous avons demandé aux universités de nous donner le budget. Et volontairement, les opérateurs économiques congolais ont déjà commencé à financer sans attendre la contrepartie tout de suite », indique Eric Monga, vice-président du patronat Congolais.
Lors d’un forum d’affaires en novembre dernier, la RDC a affirmé être la destination la plus compétitive pour produire des batteries électriques. Le coût d’installation d’une usine y serait deux à trois fois moins cher qu’aux États-Unis, en Chine ou en Pologne.