Depuis deux ans, ils n’avaient plus de visite de leurs proches en raison des mesures sanitaires liées au Covid-19, À partir de ce 22 avril 2022, les prisonniers au Togo vont pouvoir de nouveau rencontrer leurs parents, amis et membres de la société civile au parloir. La levée des restrictions est partielle : sous conditions sanitaires strictes et uniquement le lundi, le mercredi et le vendredi, Mais les avocats et militants des droits humains se réjouissent de la décision des autorités.
L’opposition et la société civile togolaises réclamaient depuis des mois la réouverture des prisons aux visiteurs, après l’assouplissement partout ailleurs des restrictions sanitaires.
« Soulagement »
Parmi les plus mobilisés, Monzolouwe Atcholi Kao, le président de l’Association des victimes de la torture au Togo (Asvitto) est donc satisfait. Avec des réserves sur les restrictions maintenues : « C’est un sentiment de soulagement pour les nombreuses familles des détenus. Ça nous permet de reprendre les activités de monitoring des lieux de privation des libertés. Toutefois, les conditions qui ont été imposées, le passe sanitaire et le test PCR, ne pourront pas être remplies par beaucoup de personnes. C’est seulement trois jours par semaine et cette mesure peut causer beaucoup de préjudice pour tous ceux qui sont malades et qui ont besoin de produits pour être guéris. »
Rattraper le temps perdu
Depuis deux ans les avocats étaient les seuls à pouvoir visiter leur client, sur autorisation. Mais comme l’explique maître Elom Kpade, la mise en quarantaine des prisonniers avait bloqué les procédures judiciaires : « À chaque moment où on demande à ce que vous comparaissiez, on va vous dire que non. Vous êtes en quarantaine, vous n’êtes pas là, prévenu, personne physique à l’audience. Automatiquement, on ne pourra pas vous juger, ce qui allongeait les délais et qui viole fondamentalement les droits de la défense. Donc, nous ne pouvons que nous réjouir de cette mesure. »
L’avocat espère que les autorités judiciaires togolaises rattraperont le temps perdu pour que les prisonniers puissent être rapidement fixés sur leur sort.
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