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SÉCURITÉ

Cameroun: des femmes prisonnières de séparatistes dans la région du nord-ouest

(FILES) This file photo taken on June 16, 2017 shows the city of Bamenda, the Anglophone capital of northwest Cameroon. Four makeshift bombs exploded overnight in the main city in Cameroon's restive English-speaking region, but no one was injured, officials said pn November 13, 2017. "Four home-made bombs exploded in Bamenda, one at 9:00 pm and the three others at 3:00 am," said a source close to the security services. / AFP PHOTO / Reinnier KAZE
Au Cameroun, dans la région du nord-ouest, au moins neuf habitantes de l’arrondissement d’Oku sont retenues prisonnières depuis le début du mois d’avril. Elles ont été arrêtées par un groupe armé séparatiste après avoir participé à une marche demandant la fin des violences. Aucune communication officielle des autorités n’a été émise à ce jour. L’affaire a été rendue publique via plusieurs vidéos sur internet.

Sur la première vidéo, diffusée fin mars, dans un paysage vert et montagneux, des dizaines de femmes marchent en brandissant des bâtons et des rameaux. « Les Ambazoniens doivent partir ! Trop de souffrances », crie cette femme, qui énumère les violences qu’elle attribuent aux combattants séparatistes.

Quelques jours plus tard, une nouvelle vidéo est mise en ligne. On y voit un homme captif et neuf femmes, certaines sont âgées et forcées de se dévêtir partiellement. L’homme, lui, a le visage tuméfié. Une femme pleure, l’autre prie. Une voix masculine les interroge. Leur demandant de dire la date du jour : 6 avril 2022 ; de répéter qu’ils viennent tous d’Oku. 

Les auteurs de la vidéo demandent ensuite aux femmes pourquoi elles manifestent contre les indépendantistes et pas contre les militaires quand ces derniers les maltraitent. 

Joint par téléphone, Capo Daniel, un des cadres en exil du groupe séparatiste qui a publié la vidéo explique que ces femmes sont toujours retenues. Il leur est reproché d’avoir été payées et entraînées par l’homme capturé pour manifester contre les « amba boys ». Capo Daniel affirme également que son mouvement les Forces de défense ambazoniennes enquête pour savoir quels sont les réseaux, selon ses termes, qui tentent de retourner la population locale contre les séparatistes. 

Pour Caryn Dasah du Mouvement des femmes pour la paix au Cameroun, les habitants des zones rurales des deux régions à majorité anglophones sont épuisés et veulent que les armes se taisent. Quelle que soit l’origine de la manifestation des femmes d’Oku, elles sont, dit-elle, les premières victimes de la crise et elle demande leur libération. 

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