En Tunisie, des réfugiés et demandeurs d’asile observent un sit-in depuis quatre jours devant les locaux du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés dans la capitale Tunis. Venus d’Érythrée, du Soudan ou encore de la Libye voisine, ils dénoncent de mauvais traitements et souhaitent être relocalisés ailleurs qu’en Tunisie.
Avec notre correspondante à Tunis, Amira Souilem
Munis de couvertures, sacs en plastique ou cartons, ils sont quelques dizaines à camper devant les locaux du HCR à Tunis. Gêné par leurs conditions de vie, Youssef, un apatride venu de Libye et père de quatre enfants tient à faire cette précision : « Ne crois pas que j’ai toujours été aussi sale. Cela fait trois mois que je n’ai pas pris de douche. Je jure par Dieu que je ne me suis pas lavé depuis trois mois. Toi qui me regardes, je veux te dire que ça m’est arrivé d’être beau, je n’ai pas toujours été comme ça. »
Après trois ans à vivoter dans le sud du pays, il dit ne plus avoir les moyens de payer son loyer depuis que le HCR a baissé l’allocation mensuelle qu’elle lui versait.
En plus de l’agence pour les réfugiés de l’ONU, il en veut aussi aux forces de l’ordre tunisiennes : « On ne nous laisse pas tranquille. Quand des particuliers nous apportent de l’aide, de l’eau, du pain, on les empêche de le faire. La police nous menace, nous épuise. »
Face à cette situation, la plupart demande à être évacués de Tunisie.
C’est le cas d’Abdallah, un Érythréen de 25 ans. « Sans solution, on a des amis qui sont partis vers la Libye. Ils ont tenté la traversée de la Méditerranée et sont morts en mer. J’ai encore leurs photos sur moi. Afin qu’il ne nous arrive pas la même chose, il faut nous évacuer de Tunisie. »
Contacté, le bureau du HCR à Tunis était injoignable.