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Au Togo et en Guinée, les professions médicales mobilisées contre les «vendeurs d’illusions»

Reportage in a health center in Lome, Togo. Adult vaccination. (Photo by: BSIP/Universal Images Group via Getty Images)
Sécuriser et encadrer les pratiques médicales et paramédicales est une priorité sur le continent africain. Au Togo, l’ordre des médecins doit remettre son tableau actualisé de la liste des médecins autorisés à exercer sur le territoire. De leur côté, les infirmiers et les sages-femmes ont déposé des dossiers pour créer un ordre chargé de réglementer leurs professions. En Guinée, les nouvelles autorités issues du coup d’État de septembre sont également à pied d’œuvre pour raviver les ordres des médecins, sages-femmes, pharmaciens, déjà existants.

Au Togo, le Syndicat des praticiens hospitaliers (Synphot) rapelle aux médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes qu’il est impératif de s’inscrire dans leurs ordres respectifs. « Les ordres professionnels dans le secteur de la santé sont là pour protéger les citoyens ». Pour le Synphot, « on ne peut pas permettre que des vendeurs d’illusions (…) exercent la médecine sans diplôme ».  

C’est aussi ce que plaide Safiou Até, secrétaire général de l’Association nationale des infirmières et infirmiers du Togo (Aniit). Il regrette de se sentir impuissant pour traquer ceux qu’il qualifie de « faussaires » : « Qui sont là, nombreux dans la capitale à Lomé. On dit « cabinet de soin », on dit « cabinets médicaux ». Ce sont les gens qui ont des faux diplômes, qui ont été formés sur le tas, qui ont été identifiés par l’association ». 

Un « instrument juridique »

Identifiés, mais ni dénoncés ni sanctionnés car une association n’en a pas le pouvoir. Seul un ordre peut le faire. « C’est très important d’avoir un ordre professionnel parce que c’est un instrument juridique. L’ordre protège le champ d’application d’une profession et veille au respect des droits des clients. Des drames et incidents, on en enregistre souvent qui proviennent de ces maisons d’accouchement sauvages qui se permettent de garder les femmes en travail, mal suivies et dont le travail d’accouchement traine en longueur », rappelleHéloïse Adandogou d’Almeida, présidente de l’Association des sages-femmes du Togo (Assafeto) et de la Fédération des sages-femmes de l’Afrique francophone.

L’Association des infirmiers du Togo dit recevoir régulièrement des alertes sur des complications tournant parfois au drame. Les paramédicaux continuent à réaffirmer leur souhait de travailler aux côtés du ministère de la Santé pour améliorer la qualité des soins au Togo.

►À écouter aussi : Quelles solutions pour améliorer le système de santé en Afrique ?

Dans le même temps en Guinée, les nouvelles autorités issues du coup d’État de septembre sont à pied d’œuvre pour raviver les ordres des médecins, sages-femmes, pharmaciens, déjà existants. « Ces ordres sociaux professionnels vont non seulement contrôler la véracité ou les agissements de certaines cliniques, s’ils ont des agréments, s’ils n’ont pas d’agréments. Mais aussi, c’est un organe consultatif, c’est-à-dire qu’à travers ces ordre-là, le ministère peut savoir les besoins réels des professionnels de santé et aussi la discipline qu’il faut engager pour au moins dénoncer certains faits. Parce que franchement, il faut dire la vérité, la population doit être fière et contente quand il voit un professionnel de santé en face. Les ordres socio-professionnels défendent les droits non seulement des usagers, mais aussi du personnel soignant », souligne le Dr. Abdoulaye Kaba, coordinateur national des professionnels de la Coalition nationale des professionnels de la santé (Conapros). 

Un toilettage des textes est en cours pour organiser prochainement des élections au sein de ces institutions ordinales afin que les ordres jouent leur rôle de garde-fous aux côtés du ministère guinéen de la Santé.

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