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Analyse

Sénégal: le Timbuktu Institute s’intéresse aux zones frontalières et à leurs vulnérabilités

TO GO WITH AFP STORY BY CLAIRE RAINFROY Remains of dead trees, due to rising sea levels, are pictured on May 7, 2013, on the beach of the village of Doun Baba Dieye, northern Senegal. Located a few miles from the northern city of Saint Louis, Doun Baba Dieye was swept away by the rise of the sea level. The rise of the sea level is due to global warming and the opening of an artificial canal, according to a report published in 2008 by the United Nations Agency for Human Settlement in Africa's director Alioune Badiane. AFP PHOTO / SEYLLOU
Le Timbuktu Institute a présenté, ce mardi 12 avril 2022, sa nouvelle étude intitulée « Crise sahélienne et nouvelles dynamiques socioreligieuses dans la moyenne vallée du fleuve Sénégal », à la frontière de la Mauritanie et du Mali. Le rapport s’intéresse notamment à la résilience des populations de la zone face au risque d’extrémisme violent.

Avec notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac

C’est un vaste territoire, un carrefour, loin des capitales. L’étude se focalise essentiellement sur les régions de Matam au Nord, et de Tambacounda au Sénégal oriental. Des zones qui manquent de services sociaux de base et qui sont régulièrement agitées par des conflits fonciers, souligne le rapport.

Pratiques religieuses en évolution

À ces difficultés socioéconomiques s’ajoute une évolution des pratiques religieuses, selon Bakary Sambe. Des « signaux faibles » pour le directeur du Timbuktu Institute : « Le fait remarqué de prédication parallèle par rapport à l’islam traditionnel, si l’on sait que cette région est l’une des régions les moins couvertes par les confréries qu’on considère comme étant des remparts contre l’extrémisme. »

Des « couveuses locales » ?

Si des groupes extrémistes arrivaient dans la zone, y aurait-il des populations pour les accueillir, autrement dit des « couveuses locales » ? Pour le colonel Babacar Diouf, intervenant en tant qu’expert, l’essentiel est le lien de confiance entre les populations et les forces de sécurité : « C’est pour cela que j’ai évoqué le triangle de gouvernance où l’État dans ses deux dimensions administrative et sécuritaire soit là. Mais que ces forces de sécurité et les relations de respect qu’il faut par rapport à la population et à sa dignité pour gagner sa coopération. »

D’après l’enquête, en cas de difficulté, les populations interrogées préfèrent faire appel à l’État, puis aux acteurs politiques, avant les chefs religieux.

À écouter aussi : Le partenariat militaire opérationnel, pour répondre à l’extension terroriste en Afrique de l’Ouest (12 décembre 2021)

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