L’homme d’affaires algérien et propriétaire de Liberté, Issad Rebrab l’a officialisé mercredi 6 avril au cours d’une assemblée générale. En cause, selon l’actionnaire majoritaire, des raisons économiques et le manque de rentabilité.
Il devait fêter son trentième anniversaire en juin prochain. Mais l’édition du 14 avril prochain sera bel et bien la dernière. Le journal Liberté ferme ses portes dans une semaine.
Le rédacteur en chef Hacen Ouali est stupéfait par la fermeture du journal. « C’est incompréhensible, c’est désespérant. C’est 30 ans de combat, de lutte, de libertés effacés en une seconde », déplore-t-il.
Fondé en 1992, au début de la guerre civile, Liberté a depuis toujours défendu une ligne éditoriale critique à l’égard du pouvoir politique, quitte à déranger, comme récemment, quand le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait accusé le journal de « démoraliser les Algériens » après un article sur la pénurie alimentaire qui menace le pays.
Le motif économique ne convainc pas
Les raisons de la fermeture restent mystérieuses. Une chose est sûre, le motif économique ne convainc pas. « Il n’y a pas de difficulté financière. Le journal n’est pas riche, mais il n’est pas dans une situation de faillite », assure Hacen Ouali.
Mais, officieusement, le propriétaire Issad Rebrab s’apprêterait à prendre sa retraite, selon Karim Benamar, journaliste à Liberté. « Il a 78 ans, il est fatigué. Il semblerait que l’homme d’affaires veuille mettre de l’ordre dans ses affaires avant de les léguer à ses fils », confie-t-il.
Restent les raisons politiques : régulièrement inquiété par le pouvoir, l’homme le plus fortuné d’Algérie a été emprisonné en 2019 pour infraction financière. Selon d’autres journalistes de la rédaction, il chercherait à se faire discret en se débarrassant de son quotidien, un peu trop critique à l’égard du gouvernement.