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JUSTICE

Côte d’Ivoire: à Abidjan, les victimes des effondrement d’immeubles s’organisent

Il y a un mois à Cocody, commune d’Abidjan, un immeuble d’habitation de quatre étages s’est effondré sur ses occupants au milieu de la nuit. Six personnes sont mortes, dont trois enfants. Quelques jours auparavant un autre immeuble s’était écroulé dans la commune de Treichville tuant sept personnes. À chaque fois, les malfaçons dans la construction du fait de propriétaires ou d’entrepreneurs véreux sont pointés du doigt. Face à ce phénomène, les Abidjanais refusent d’y voir une fatalité.

Avec notre correspondant à Abidjan, Pierre Pinto

Devant les gravats de l’immeuble, à Angré, où il vivait il y a encore un mois Aimond Williams Oula, prononce quelques mots en mémoire de Marie-Esther, sa fille de 14 ans décédée sous les décombres de cet « immeuble de la mort », comme il l’appelle. Aimond Williams n’est pas n’importe qui à Abidjan : il est le représentant des artistes ivoiriens et compte mettre à profit sa notoriété pour lutter contre la corruption qui provoque ces drames, à travers une fondation qu’il crée en mémoire de sa fille.

« Nous allons nous faire entendre, nous sommes dans un pays de justice et croyez-nous que la justice sera faite. Déjà je peux vous dire que pour notre cas, la dame est en prison et nous souhaitons qu’elle soit jugée le plus tôt possible pour que justice soit faite aux victimes. Donc nous allons rapidement attirer l’attention des autorités, nous allons attirer l’attention de la justice », affirme-t-il.

À Abidjan, plus de 80% des constructions n’ont pas de permis. Les malfaçons et les matériaux défectueux sont extrêmement courants. Pour Aimond Williams, il faut plus de contrôles, mais les citoyens doivent agir aussi. « J’invite la population à faire la police elle-même pour pouvoir prévenir les autorités, pour pouvoir prévenir la justice. Quand ils voient des maisons qui sont en train d’être construites, il faut que la population elle-même elle aille voir si les gens ont leur permis, il faut que la population aille vers les autorités, aille à tel immeuble qui est en train d’être construit ici, mais qui ne répond pas aux normes. »

L’effondrement d’Angré a fait l’effet d’un électrochoc en Côte d’Ivoire. Les annonces se sont multipliées depuis un mois. Depuis, un autre drame de ce type s’est produit : un enfant a été tué la semaine dernière à Abobo.

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