C’était une rencontre très attendue après des mois de crise diplomatique. Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol a été reçu jeudi soir à Rabat en audience par le roi Mohamed VI avant un iftar, la rupture du jeune du ramadan, offert en son honneur.
Selon le cabinet royal marocain, les deux hommes ont réitéré leur volonté d’ouvrir une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays. Madrid et Rabat ont convenu jeudi de mettre en œuvre « une feuille de route couvrant l’ensemble des domaines du partenariat ». Coopération énergétique, échanges, investissements… Les domaines sont nombreux. L’Espagne est le premier partenaire commercial du Maroc.
Les deux pays ont également des sujets d’intérêt commun comme l’immigration illégale. Une question centrale pour Madrid qui espère désormais pouvoir compter sur la coopération du Maroc car Rabat avait été soupçonné l’an passé d’utiliser l’arme migratoire pour faire pression sur les autorités espagnoles.
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Sahara occidental
Mais pour permettre ce nouveau départ entre les deux pays, le Premier ministre espagnol avait dû revoir sa position sur le Sahara occidental. « Pedro Sanchez a tenu à réaffirmer la position de l’Espagne sur le dossier du Sahara, considérant l’initiative marocaine d’autonomie comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », indique le cabinet royal marocain.
Un changement de pied dénoncé jeudi par la chambre des députés espagnols qui a regretté l’abandon de la position historique de neutralité de l’Espagne dans ce dossier. Le 19 mars, l’Algérie avait dénoncé un revirement de Madrid et décidé en conséquence de rappeler son ambassadeur en Espagne.
Après les discussions, le Premier ministre espagnol a estimé devant les journalistes que ces entretiens étaient « un moment historique ». Dans une déclaration conjointe, le souverain chérifien et le chef du gouvernement espagnol ont convenu d’« inaugurer une étape inédite dans les relations entre les deux pays ».
Réouverture des frontières
« L’un des premiers objectifs » de cette nouvelle relation « sera le rétablissement de la circulation des biens et des marchandises aux postes frontaliers de Ceuta et Melilla », enclaves espagnoles situées sur la côte nord du Maroc, a précisé M. Sanchez à l’issue de son bref déplacement. Le Maroc avait stoppé ce commerce transfrontalier, considéré comme de la contrebande, en 2019.
« Les liaisons maritimes de passagers entre les deux pays seront rétablies immédiatement et de façon graduelle » jusqu’à l’ouverture complète, détaille la déclaration commune.