C’est un pas de plus vers une possible paix entre le gouvernement fédéral et les rebelles tigréens du TPLF. Alors que le conflit dure depuis un an et demi, le gouvernement éthiopien a déclaré une trêve humanitaire, censée laisser entrer de l’aide humanitaire au Tigré. Les pénuries de nourriture et de médicaments dans la province de 6 millions d’habitants inquiètent la communauté internationale.
Avec notre correspondant à Addis Abeba, Noé Hochet-Bodin
Est-ce enfin le présage d’une cessation des hostilités en Ethiopie ou encore un énième effet d’annonce? De l’avis de plusieurs observateurs du conflit éthiopien, la trêve humanitaire annoncée par Addis Abeba est en tout cas un signal positif envoyé par les autorités.
Le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed a décrété cette trêve, qui permettrait en théorie de laisser transiter l’aide humanitaire vers la province du Tigré, sous blocus depuis décembre dernier.
Corridor bloqué
Le problème, c’est qu’en pratique cette aide a déjà été promise mais n’a pas pu atteindre le Tigré depuis décembre, car l’unique corridor est bloqué. Les combats continuent et les convois humanitaires sont parfois attaqués. Des attaques qui paralysent par exemple les opérations du Programme Alimentaire Mondial.
Selon Addis Abeba, la balle est désormais dans le camp des rebelles tigréens du TPLF. S’ils veulent l’aide humanitaire, ils doivent retirer leurs troupes de la région voisine Afar assure le ministère des Affaires étrangères. Le TPLF n’a pas réagi pour l’heure mais selon plusieurs diplomates, le parti tigréen demanderait justement l’inverse: obtenir d’abord les convois humanitaires comme condition à une cessation des hostilités.