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Madagascar: des centre de formation pour lutter contre la marginalisation des personnes handicapées

Les personnes en situation de handicap sont marginalisées par rapport au reste de la société, elles ont un accès plus restreint à l’éducation et donc à l’emploi. D’après l’ONG Humanité et inclusion (anciennement Handicap international), elles représentent la frange la plus vulnérable de la société. Pour tenter d’inverser la tendance, quatre centres publics de formation rattachés au ministère de la Formation professionnelle ont été créés spécialement pour les citoyens en situation de handicap.

Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud

Le centre de formation d’Antananarivo, ouvert depuis 1991, forme une centaine de personnes par an, aux métiers de couture, pâtisserie, menuiserie, énergie solaire ou encore métallurgie. Ce lundi, une dizaine d’adultes fêtaient la fin de leur cursus.

« Attention aux soudures, parce que si ce n’est pas assez solide, la personne qui sera dessus pourrait tomber ! » Sous l’œil de leur formateur, les stagiaires en métallurgie du Centre national de formation professionnel des personnes en situation de handicap d’Ampandrianomby s’appliquent sur les finitions des fauteuils roulants.

Un matériel très coûteux

Aujourd’hui s’achève leur formation de quinze jours. Bodo 45 ans, est très fière de ce que tous ont accompli : « On a fait des fauteuils roulants, des cannes blanches pour les aveugles, des béquilles pour ceux qui ne peuvent pas marcher sans… »

Du matériel très coûteux sur la Grande Île que peu ici peuvent s’offrir. Alors, pour Bodo qui ne se déplace qu’en béquilles, à cause de son pied bot, une déformation congénitale, cette formation gratuite était inespérée : « Je suis très heureuse d’avoir appris tout ça. Quand tu es handicapée, les gens pensent toujours que tu n’es bonne qu’à mendier. Et je veux absolument éviter d’être perçue comme ça. Je veux être indépendante et participer moi-aussi au développement du pays. »

Les mentalités évoluent

Sur l’île, en ville, surtout, les mentalités évoluent, doucement. C’est en tout cas le constat de Solomon Rasamimanana, formateur, lui-même en situation de handicap moteur : « Il y a une amélioration vis-à-vis des personnes handicapées, depuis dix ans environ. Avant, on vivait cachés et exclus. Je ne dis pas que ce n’est plus du tout le cas, mais le regard des valides sur nous commence à changer. »

Aux dernières élections, deux maires en situation de handicap ont été élus à la tête de villes de tailles moyennes. Une petite révolution pour le pays. De quoi donner de l’espoir pour l’avenir en matière d’intégration et d’inclusivité.

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