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À quand les personnes en situation de handicap seront encouragées à postuler ?

La plupart des appels d’offres d’emploi se terminent par « les candidatures féminines sont vivement encouragées.» Mais quand est-ce que la candidature des personnes vivant avec le handicap sera-t-elle encouragée ? Une question qui colle avec le thème de cette semaine mondiale de l’entrepreneur : « Entrepreneuriat inclusif pour un développement durable ».

Une question pertinente posée aux panélistes par le malvoyant, Régis Bigirindavyi, jeune finaliste de l’école fondamentale du lycée notre Dame de la Sagesse de Gitega. Il a été acclamé par les participants. C’était lors de la première journée de la semaine mondiale de l’entrepreneuriat. Mais aussi une question gênante qui n’a pas été bien répondue. Ni les entreprises présentes, ni le représentant du ministre du Commerce et de l’industrie, ni la BBIN, personne n’a rassuré ce jeune homme. 

C’est une triste réalité. La plupart des appels d’offres n’encouragent pas les candidats vivant avec le handicap. Régis Bigirindavyi témoigne de la frustration de ces personnes, qui se voient marginalisées sur le marché du travail au Burundi. Il note qu’une fois embauchées, ces personnes ont la capacité intellectuelle de démontrer leurs performances tant dans le secteur public que privé. « Nous  sommes  intelligents. Dans notre promotion, les quatre premiers élèves sont des personnes vivant avec le handicap ».

Les jeunes en situation de handicap sont conscients qu’ils n’ont pas de place sur le marché du travail. Aucune entreprise ne les encourage à postuler aux différents postes vacants.  

Pourquoi les entreprises ne les embauchent pas ?

Les faits sont têtus. Les stéréotypes sur les personnes vivant avec le handicap persistent sur le marché du travail au Burundi. Les entreprises privées ont peur d’embaucher ces personnes. Elles craignent souvent que ces dernières soient plus lentes, plus absentes et moins dynamiques que les valides. 

Les entreprises burundaises sont en retard en matière d’intégration des personnes vivant avec le handicap dans la sphère professionnelle. Cela s’explique d’abord par le manque d’investissement et de responsabilité dans ce domaine. Ensuite, les entreprises doivent adapter les locaux aux besoins de ses employés vivant le handicap. Évidemment, cela nécessite parfois de gros aménagements que les entreprises ne peuvent pas réaliser. Par exemple, les entreprises doivent investir dans des ordinateurs adaptés pour les malvoyants, des bureaux adaptés à certaines pathologies.

Raison pour laquelle les sociétés n’ayant aucun employé vivant avec handicap sont nombreuses. Elles préfèrent les personnes dont l’embauche ne nécessite aucune adaptation. 

Comment améliorer la situation ? 

Pour promouvoir l’embauche des personnes en situation de handicap, l’Etat doit s’investir. Il doit mettre en place une politique qui encourage les entreprises à recruter les personnes vivant avec le handicap. 

Il faut une loi intégrant les personnes handicapées dans le milieu professionnel. Par exemple, une loi sur l’égalité des chances obligeant les sociétés de plus de 25 salariés à embaucher au moins 5% d’employés handicapés. En cas de non-respect, l’amende de plus 100% de salaire mensuel pour toute personne vivant avec le handicap non embauchée. 

Ou bien, l’État devrait mettre en place une politique incitative pour la société qui recrute les personnes vivant avec le handicap. À titre d’exemple, accorder une exonération d’impôt sur le résultat et sur des équipements ou appareils  importés pour ces personnes.

 

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