À Juba, des ministres sud-soudanais se sont joints à la Banque Mondiale et à la FAO pour le lancement d’un nouveau rapport qui propose de remettre le pays sur la voie du développement en transformant l’agriculture. En 2022, ce sont plus de 70% des Sud-Soudanais qui auront besoin de dons alimentaires pour survivre. La conséquence d’années de guerre civile qui ont gâché le grand potentiel agricole du pays, doté de terres fertiles et de pluies abondantes.
Avec notre correspondante à Juba, Florence Miettaux
« Reconstruire la confiance entre les communautés, érodée par des années de conflits et d’échecs gouvernementaux » : voilà l’une des mesures essentielles de ce nouveau rapport. Développer la production agricole passera aussi par la création de coopératives de fermiers ou encore, par des systèmes de financement innovants.
Mais pour Onyoti Adigo Nyikec, le ministre de l’Élevage et de la Pêche, il faut d’abord et avant tout bâtir des infrastructures : « Notre principal problème ici au Soudan du Sud, ce sont les infrastructures. Car l’agriculture est transversale : elle a besoin de routes, de communication, de transport, de marchés, de commerce, pour que vous puissiez produire et ensuite amener vos produits sur le marché. Il faut développer l’agriculture pour que nous devenions autosuffisants. Et nous pouvons le faire ! »
Investir dans l’agriculture pour consolider la paix
Le directeur de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Soudan du Sud, Meshak Malo, est convaincu qu’investir dans l’agriculture permettra de consolider la paix, encore très fragile : « Si un jeune homme a 20 poulets, 2 cochons, il n’ira probablement pas à la guerre, parce qu’il a quelque chose à perdre. Mais si c’est une situation où les jeunes n’ont rien à perdre, ils vont prendre les armes. »
Deux projets soutenus par la Banque Mondiale en partenariat avec le Ministère de l’Agriculture sont inaugurés à leur tour ce mercredi 23 mars. D’un financement total qui excède les 100 millions de dollars, ils visent à soutenir « la résilience agricole » ainsi qu’à fournir une aide aux fermiers victimes des invasions de criquets.
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