LE JOURNAL.AFRICA
ENVIRONNEMENTSOCIETE

Sénégal: la gestion d’eau délicate dans la zone maraîchère des Niayes

Le 9e Forum mondial de l’Eau s’ouvre aujourd’hui à Dakar au Sénégal. Un événement international majeur sur la gestion de l’eau et de l’assainissement qui se déroule pour la première fois en Afrique subsaharienne. Une ressource qui s’épuise petit à petit dans la zone maraîchère des Niayes, surnommé le grenier du Sénégal, sur le littoral à une centaine de kilomètres au nord de la capitale sénégalaise. Là-bas, certains producteurs ont alors choisi de changer leurs pratiques.

Avec notre correspondante à Dakar, Théa Ollivier

Entre des dunes de sable blanc, Samba Dia a planté des dizaines d’arbres fruitiers. Des citronniers, papayers, avocatiers, bananiers qui ont besoin d’être régulièrement arrosés pour survivre, s’inquiète le producteur.

Avant, on creusait et il y avait de l’eau. Mais maintenant, ça baisse, donc on est obligé de faire des petits forages, maximum à 20 mètres, là où on a suffisamment d’eau. La pluviométrie qui baisse chaque année, c’est inquiétant

De nouvelles techniques pour mieux gérer l’utilisation de l’eau

Face à la baisse de la nappe phréatique, Thierno Gningue, producteur depuis 2017, a décidé d’utiliser une technique d’arrosage en aspersion, avec des bandes qui passent entre ses cultures, trouées tous les 20 centimètres et qui laissent s’échapper de fines gouttes en jet.

« Avec cette technique, j’ai économisé de l’eau et même du carburant, raconte l’agriculteur. Avec la lance, j’ai remarqué qu’on utilise beaucoup d’eau, trois ou quatre fois plus de quantités. Là où j’ai mis des paillages, ça a tendance à garder l’humidité et je peux rester pendant 3 ou 4 jours sans arroser. »

Plus loin dans un autre champ, un système de goutte-à-goutte a été installé pour faire pousser des pastèques associées avec des aubergines amères. Omar Diop essaye cette technique depuis près d’un an.

Le goutte-à-goutte, on peut le faire pour ne pas gaspiller de l’eau parce que nous craignons un problème d’eau avec les dunes qui nous entourent. On essaye de faire avec un goutte-à-goutte et on diminue un peu l’apport en eau

Le reboisement comme solution au manque d’eau

Pour faire face à cette tension autour de la disponibilité de l’eau, une « plateforme locale » a été créée dans la zone de Mboro, notamment en partenariat avec différentes institutions de l’État. L’idée est que les acteurs se concertent sur l’utilisation rationnelle de cette ressource. Une plateforme présidée par Medoune Loum.

Si on veut pousser les agriculteurs à utiliser les nouveaux systèmes, à savoir l’aspersion ou le goutte-à-goutte, il va falloir que cette eau ne soit pas chargée en fer ou en d’autres éléments qui pourraient boucher les conduites d’arrosage. On sait que quand la nappe baisse, il y a de l’eau de mer qui s’infiltre. Des gens ont abandonné leurs cultures à cause de la salinité de l’eau. Il faut que la nappe se régénère, pour qu’elle se régénère il faut de la pluie, et pour avoir de la pluie, il faut reboiser

Cinq mille plans sont déjà en train de pousser en pépinière pour la prochaine campagne de reboisement.

Articles similaires

Burundi: Les prix des fournitures scolaires s’envolent

LE JOURNAL.AFRICA

Une campagne lucrative s’annonce pour le coton africain

RFI AFRIQUE

#Coronavirus : impanuro zofasha abakoresha gukingira abakozi

YAGA BURUNDI
Verified by MonsterInsights