En Guinée, six mois après le coup d’Etat qui a fait chuter Alpha Condé, le Front national pour la défense de la Constitution a décidé de porter la voix des victimes de l’ancien régime. Une première rencontre avait lieu au siège de l’organisation hier jeudi 17 mars.
La salle de réunion suffit à peine à contenir la vingtaine de personnes qui ont répondu à l’appel du FNDC.
Parmi elles, il y a un père qui n’a jamais pu faire son deuil. « J’ai perdu mon garçon… On a tiré ici, au coeur. Il est tombé, c’est comme ça que ça s’est passé, en 2013... », raconte t-il.
C’était après une manifestation à Conakry. Avec la chute d’Alpha Condé, le besoin de justice a pu enfin se manifester au grand jour.
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Avec la chute d’Alpha Condé, le besoin de justice a pu enfin se manifester au grand jour. « Depuis le coup d’Etat on s’est réunis plusieurs fois ici dans les mosquées. C’est maintenant que les gens se retrouvent pour faire cause commune. »
Alors l’assistance du FNDC est la bienvenue.
« Avec eux, nous avons bon espoir... »
Malgré des signaux positifs, comme l’ouverture d’une enquête sur les crimes présumés commis sous les onze ans de présidence d’Alpha Condé, le ton de Sékou Koundouno est toujours autant revendicatif. Il est responsable des stratégies et planifications au FNDC.
« Nous avons constaté depuis le 5 septembre 2021 que les nouvelles autorités n’accordent pas assez d’importance à ces crimes de sang… L’objectif, au niveau de la coordination nationale, c’est de pousser les nouvelles autorités à faire de ces crimes de sans une priorité. »
Le FNDC a recensé plus de 400 victimes et face à l’ampleur du dossier, l’organisation reconnaît avoir elle-même besoin de soutien.
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