En Centrafrique, le dialogue républicain promis depuis de plus d’un an par le président Touadéra devrait débuter ce lundi 21 mars à Bangui. Une semaine durant, 450 participants censés représenter les « forces vives de la nation » devront débattre autour de grandes thématiques telles que la sécurité, la justice, la bonne gouvernance ou encore le développement. Les groupes armés sont exclus de cette concertation qui rassemble donc le pouvoir, l’opposition et la société civile. Sur la forme, l’organisation du dialogue semble bien avancée mais sur le fond, les objectifs et les résultats concrètement attendus restent encore un peu flous.
avec notre correspondant à Bangui, Carol Valade
Objectif de ce dialogue : « réfléchir ensemble sur les maux qui gangrènent notre société », résume le président du comité préparatoire, Obed Namsion, avec une priorité pour le ministre d’Etat, « mettre un terme à l’insécurité qui règne depuis des années dans le pays ».
« Mais concrètement comment y parvenir sans dialoguer avec les rebelles comme le font les Tchadiens ? », interroge l’opposant Joseph Bendouga, qui lui refuse de participer à une concertation « en forme de plébiscite du chef de l’Etat pour modifier la Constitution ».
« Cette question n’est pas inscrite à l’ordre du jour », rétorque le ministre d’Etat Obed Namsio.
Dans les chancelleries, on se fait peu d’illusions quant aux résultats du dialogue mené par un pouvoir « en position de force et Principalement destiné à contenter les bailleurs de fonds », résume un diplomate.
La tenue du Dialogue fait en effet partie des conditions posées par les partenaires occidentaux pour maintenir leurs appuis financiers.