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Centrafrique : fin du dialogue national républicain

Le dialogue républicain censé mettre un terme à la crise qui secoue le pays s’est achevé dimanche 27 mars à Bangui. Une semaine durant, 450 participants ont échangé puis débattu avant d’aboutir à la rédaction d’environ 600 propositions sur des thèmes aussi variés que la sécurité, la diplomatie, l’État de droit ou encore le développement économique. Les ténors de l’opposition boycottaient la rencontre, mais une poignée de dissidents étaient présents dans la salle. 

Avec notre correspondant à Bangui, Carol Valade

En signe de paix, les participants soulèvent un carton blanc devant le président Touadéra venu clôturer la semaine de débats parfois houleux. Comme lorsque l’hypothèse d’une révision constitutionnelle est abordée.

« Faire sauter ce verrou pour permettre au président Touadéra de briguer un 3e, un 4e, un énième mandat, nous, en tant que société civile, on ne peut pas cautionner ça, explique Gervais Lakosso. Et d’ailleurs, le dialogue n’est pas qualifié pour le faire. »

« Malheureusement, quand les gens entendent « changer la Constitution », ils pensent tout de suite au mandat du président, rétorque Albert Yaloké Mokpeme, ministre porte-parole de la présidence. Ce qui n’est pas le cas, ce n’est pas le sujet d’actualité. »

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Le sujet des groupes armés – qui n’étaient pas conviés au dialogue – n’a pas été suffisamment traité, estime Aly Ousmane coordinateur des organisations musulmanes de Centrafrique. « Les forces armées centrafricaines, avec leurs alliés, ont repoussé les groupes armés, mais ils sont toujours là, visibles. Donc, le problème reste entier. Mais malheureusement, on n’est pas allé au fond de cette question-là et nous sommes restés sur notre faim. »

Les recommandations sont à 90% identiques à celle du forum de Bangui 7 ans plus tôt, déplore Joseph Bindoumi, défenseur des droits de l’homme. « Ça veut dire qu’il y avait des moyens d’appliquer des recommandations qui auraient pu nous aider à sortir de la situation dans laquelle nous nous trouvons, mais qu’on n’a pas suivi à temps. Est-ce que ce n’est pas une manière de tourner en rond ? »

Plus de 600 recommandations sont adoptées, reste donc au gouvernement de les mettre en œuvre.

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