Au Rwanda, internet et les réseaux sociaux sont désormais dans la ligne de mire des autorités. Dans son dernier rapport, publié aujourd’hui ce mercredi 16 mars 2022, l’organisation Human Rights Watch dénonce à nouveau le harcèlement dont font l’objet les blogueurs et les youtubeurs.
Après la presse écrite, la presse audio, c’est désormais internet qui est la cible des autorités rwandaises. Depuis deux ans, près d’une dizaine de journalistes, commentateurs, ou simples blogueurs ont été arrêtés et condamnés. À l’instar d’Ivonne Idamange, condamnée à 15 ans de prison pour avoir critiqué le gouvernement sur sa chaine YouTube, qui rassemble près de 19 000 abonnés, explique Lewis Mudge de Human Rights Watch.
« Ivonne Idamange a commencé à faire des commentaires sur YouTube contre les restrictions liées au Covid-19. Elle a dit des choses contre le président actuel, le président Kagame. Elle a même insinué que le président était mort. Elle a dit des choses qui sont considérées comme étant trop sensibles, mais pas des choses illégales. Elle a été déclarée coupable de crimes, comme celui de rébellion contre les autorités de l’État, ou d’incitation à se révolter contre l’État. »
Réaction disproportionnée
Le plus inquiétants poursuit le chercheur, c’est la réaction disproportionnée des autorités, pour des reportages ou des discussions qui ne sont pas toujours politiques. Comme la condamnation à sept ans de prison du blogueur Dieudonné Niyonsega, connu sous le nom de Cyuma Hassan; pour avoir enfreint les règles du confinement et utilisé une fausse carte de presse lors d’un reportage.
Des peines lourdes d’ordinaires infligées à ceux qui sont considérés comme menaçants la sécurité de l’État. Pour HRW, il s’agit de poursuites abusives qui violent la liberté d’expression.
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