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Cameroun: les enseignants grévistes maintiennent la pression sur le gouvernement

Le mouvement « On a trop supporté » (OTS) qui a lancé l’opération « craie morte » depuis le 21 février n’a toujours pas levé son mot d’ordre de grève. D’autres enseignants, notamment ceux du primaire jusque-là relativement en retrait ont d’ailleurs rejoint les rangs des grévistes. Le débrayage est donc toujours en cours, comme dans ce lycée bilingue de Mabanda de Douala.

Avec notre correspondant à Douala, Polycarpe Essomba

Dans la cour du lycée, une dizaine d’élèves déambulent. Ils viennent pour certains d’achever les évaluations. L’administration de l’établissement y ayant mis un point d’honneur malgré la grève toujours en cours.

« Les évaluations ont commencé depuis jeudi. On a commencé par les maths, ensuite SVT. Demain, on va finir avec l’anglais », explique un élève.

« Une grosse honte pour le corps enseignant »

Des évaluations faites en l’absence des enseignants qui le dénoncent, comme Roméo, gréviste : « Les examens ont été surveillés par une partie du personnel qui est vacataire et d’autres jeunes qu’on a engagés dans le quartier. C’est une grosse honte pour le corps enseignant. Nous nous sentons vraiment touchés dans notre orgueil personnel. Qu’on prenne des personnes quasiment inexpérimentées pour les comparer à nous, c’est une grosse déception pour nous. Nous avons dit, ces copies nous ne les toucherons pas. »

Mesures « insuffisantes »

Malgré une énième réunion de crise tenue ce lundi même dans l’enceinte du lycée, les enseignants n’entendent toujours rien céder de leurs revendications : « Pour les mesures qui ont été prises par le gouvernement, nous disons déjà merci, mais elles sont insuffisantes à notre goût. Il n’y a pas une véritable traçabilité qui nous rassure sur les paiements et échéances que nous trouvons assez longues. »

La crise, qui est rendue à sa quatrième semaine, laisse désormais planer le risque d’une année blanche. Éventualité catastrophe que le gouvernement se refuse à envisager.

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