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[Reportage] RDC: les écoles catholiques en grève à Bukavu

En République démocratique du Congo, la rentrée des classes a eu lieu ce lundi 6 janvier, après les fêtes de fin d’année. Mais dans l’est du pays, les syndicats des enseignants sont divisés sur la reprise des cours. Les écoles conventionnées catholiques et protestantes n’ont d’ailleurs pas ouvert leurs portes.

Tôt ce lundi matin, les élèves se sont rendus dans leurs écoles conventionnées, mais ils n’y ont pas trouvé d’enseignants. « Nous sommes obligés de rentrer à la maison, témoigne Wecha Misabeo, élève à l’Institut Nyalukemba, une école catholique. Depuis septembre, il y a des perturbations. Il y a des enseignants qui venaient, d’autres qui ne venaient pas. Malheureusement, ceux qui venaient faisaient semblant d’enseigner. Ils nous parlaient des histoires de la prime, de la gratuité et se rentraient à la maison. Nous sommes vraiment fatigués. Nous réclamons notre droit d’étudier. »

Les enseignants des écoles conventionnées catholiques et protestantes revendiquent, entre autres, le paiement des salaires aux maîtres et aux professeurs qui n’ont rien touché depuis septembre. Ainsi qu’un salaire décent pour tous.

« Vous donnez à un licencié 280 000 francs congolais en ville, vous donnez à un licencié des territoires 189 000 francs, ça ne peut pas aller. Il y a des écoles où tout le monde est non payé. Tout ça nous énerve et nous voulons que la lumière soit faite sur ça », prévient Deo Dyalunda, le porte-parole des syndicats grévistes.

Une assemblée pour décider de la suite du mouvement

De l’autre côté, les enseignants des écoles officielles ont repris le chemin des cours ce lundi. Ils disent qu’ils font confiance au protocole d’accord signé récemment entre les syndicats des enseignants et le gouvernement afin de résoudre le problème des enseignants non payés et des nouvelles recrues.

« La partie gouvernementale s’est engagée à répondre aux revendications qui sont les nôtres : mettre fin aux zones salariales par exemple. Elle s’est engagée à payer les non payés du secondaire pour le mois de janvier en attendant l’identification d’autres enseignants engagés irrégulièrement », explique Roger Matabaro, le secrétaire provincial du syndicat des enseignants du Congo, SYECO.

De nombreux parents s’inquiètent du sort de leurs enfants pour cette année scolaire. Certains se demandent d’ailleurs d’où sont venus les résultats scolaires proclamés pour les deux trimestres passés, cette période ayant aussi connu des grèves intempestives. À l’issue des pourparlers avec le gouverneur du Sud-Kivu lundi soir, les grévistes ont décidé de mettre sur pied une commission mixte provisoire qui pourra réfléchir à la prise en charge des enseignants non payés et des nouvelles recrues. Aussi, ils comptent organiser une assemblée générale bientôt pour décider de la levée ou non de leur mouvement de grève.

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