Au Burkina Faso, après la nomination des 25 membres du gouvernement de la Transition, les politiques s’accordent que la place est faite aux technocrates. Mais « c’est au pied du mur » que l’on les jugera. Dans une équipe où femmes et hommes d’expérience côtoient des novices, les Burkinabè s’impatientent de les voir en action, surtout pour la reconquête des localités assiégées par les groupes armés.
Avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani
Pour Eddie Komboïgo, le président du Congrès pour la démocratie et le progrès, c’est un gouvernement de technocrates et de spécialistes qui va dans le sens des objectifs visés par l’agenda de la Transition.
« Le général Barthélémy [Simporé] est de retour ; nous avons un nouveau ministre [Omer] Bationo, qui est également un spécialiste de la sécurité et des renseignements. Nous pensons que sur ces deux points, s’ils sont appuyés par nos partenaires, ils atteindront les résultats. Nous les attendons au pied du mur. S’ils vont dans le sens des attentes du peuple, nous les soutiendrons et si c’est le contraire, nous aviserons. »
Sans remettre en cause les compétences intrinsèques de chaque membre du gouvernement, Maître Benewendé Stanislas Sankara, le président de l’Union pour la renaissance, mouvement patriotique sankariste, soutient que c’est le pari de la reconquête des localités sous contrôle des groupes armés et le retour des personnes déplacées qui donnera du crédit à cette nouvelle équipe.
« C’est plutôt un gouvernement de technocrates pour la plupart. Les Burkinabè veulent la paix, la sécurité, le développement. Mais la gestion du pouvoir d’État pour atteindre ces objectifs, cela relève d’une autre équation. »
Maître Benewendé Sankara espère que chaque membre de ce gouvernement aura de l’ingéniosité et l’humilité de répondre au coup par coup aux nombreuses attentes des Burkinabè.