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CULTURE

Culture africaine: les rendez-vous en mars 2022

À Paris, Brest, Créteil, Limoges, Mitry-Mory, Saint-Denis, Hambourg, Montréal ou Lagos… pendant ce mois de mars, où sont prévus les rendez-vous phares de la culture africaine ? Voici 15 propositions. Et n’hésitez pas à nous envoyer vos événements culturels « incontournables » à l’adresse [email protected].

Du 1er au 31 mars, le festival Africapitales rend hommage au Mali et sa capitale Bamako. Initié par le Lavoir Moderne Parisien dans la capitale française, l’événement se déploie dans toute la Goutte d’Or pour célébrer la créativité d’artistes et d’acteurs culturels maliens. Parmi les points forts ce cette première édition, le Studio photo de la rue de Fatoumata Diabaté, Le Fabuleux destin d’Amadou Hampâté Bâ, un spectacle de rue avec Le Baptême du Lionceau ou une scénographie spéciale de Cheick Diallo.

La Galerie Melbye-Konan à Hambourg, en Allemagne, présente à partir du 3 mars Awakening, une exposition de deux artistes inspirées chacune à sa façon par l’Afrique. Vivian Timothy, née à Owerri, au Nigeria, vit et travaille en Allemagne. Son pays natal et le continent africain sont au cœur de l’œuvre de cette artiste et militante nigériane autodidacte. Ses peintures s’inspirent de la nature, des femmes et du patrimoine culturel tout en abordant l’injustice sociale et les stéréotypes. L’œuvre abstraite et figurative de l’Allemande Anna-Belén Meyer est fortement influencée par la spiritualité et les paysages du continent africain. Dans sa série sur de vieilles toiles à voile, Belén aborde l’histoire de la ville de Hambourg, qui est historiquement très liée à l’Afrique par ses activités commerciales et portuaires.

Jusqu’au 12 mars, la Galerie Cécile Fakhoury présente pour la première fois à Paris une exposition personnelle du peintre Aboudia. Né en 1983 à Abidjan, l’artiste est passé par des foires prestigieuses comme Art X Lagos, 1-54 ou Dak’Art Off et vit et travaille entre sa ville natale et Brooklyn. Après ses peintures évoquant une jeunesse ivoirienne dans la tourmente de la crise post-électorale, l’artiste est aujourd’hui considéré comme « le chef de file d’une génération de plasticiens abidjanais qui sont devenus les hérauts des défis surmontés par la classe populaire ivoirienne au lendemain de la guerre ».

Le Musée de la Libération de Paris nous invite à partir du 8 mars à une exposition sur les Femmes photographes de guerre. Au centre se trouve l’œuvre de huit femmes photographes reconnues ayant couvert 75 ans de conflits internationaux entre 1936 et 2011. Au programme, les photographies de Françoise Demulder sur la prise d’Addis-Abeba en 1991 montrant par exemple un partisan du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien. Christine Spengler, née en 1945, est partie au Tchad et au Sahara occidental. Quant à Carolyne Cole, née en 1961, elle a reçu le prix Pulitzer pour son reportage au Libéria.

« Boxing Libreville » (2018), du réalisateur gabonais Amédée Pacôme Nkoulou, l’un des 24 films présentés dans le cadre du focus « L’Afrique documentaire » au Cinéma du réel, Festival international du documentaire, du 11 au 20 mars, à Paris.
« Boxing Libreville » (2018), du réalisateur gabonais Amédée Pacôme Nkoulou, l’un des 24 films présentés dans le cadre du focus « L’Afrique documentaire » au Cinéma du réel, Festival international du documentaire, du 11 au 20 mars, à Paris. © Cinéma du réel 2022

« Être une guerrière, c’est combattre le silence. » Juste à temps pour la Journée internationale des Droits des Femmes, la Cie La Louve aimantée reprend à partir du 8 mars en France sa création Des Guerrières. Une pièce percutante qui raconte, danse et chante sur scène la rage, le courage et la résistance des femmes au Kivu, en République démocratique du Congo. Le 8 mars à l’Atalante, à Mitry-Mory (77), le 12 mars à l’Arlequin, à Morsang-sur-Orge, et du 8 au 19 juin au Lavoir Moderne Parisien.

« La Question a été pour moi une rencontre saisissante. C’est un texte très fort qui fut longtemps censuré par l’État français, car il dénonce la torture durant la bataille d’Alger. » Ainsi explique le metteur en scène Laurent Meininger sa fascination pour le texte de Henri Alleg qu’il va mettre en scène avec Stanislas Nordey à partir du 8 mars au Quartz à Brest, et ensuite à Belfort, Paris, Fouesnant et Strasbourg. « Ce texte est essentiel à nos mémoires, il compte dans notre histoire, et d’une certaine manière nous mène à la réconciliation avec le peuple algérien. »

Le Festival international de films de femmes de Créteil est le festival le plus important au monde et le plus pérenne. Créé en 1979, il présente chaque année 150 films. Du 11 au 20 mars, parmi les films en compétition se trouvent la fiction Glasshouse, de Kelsey Egan (Afrique du Sud), le documentaire As I Want, de Samaher Alqadi (Égypte/France/Norvège/Palestine/Allemagne) et le court métrage #31# (appel masqué), de Ghyzlène Boukaïla (France/Algérie).

Avec 24 films réalisés ces quatre dernières années par la plus jeune génération de cinéastes africains, le Cinéma du réel 2022 nous propose au Centre Pompidou-Paris, du 11 au 20 mars, « une véritable plongée dans l’Afrique documentaire et à la rencontre avec ceux qui le font aujourd’hui ». Le focus du Festival international du documentaire réunit aussi des œuvres de figures tutélaires comme Oumarou Ganda (Niger), de la figure de proue du cinéma africain, Sarah Maldoror, ou du cinéaste franco-mauritanien Med Hondo. En compétition internationale, Nous, étudiants !, du réalisateur centrafricain Rafiki Fariala, fêtera sa première en France. Les voix croisées (Xaraasi Xanne), de Raphaël Grisey et Bouba Touré (France, Allemagne), mettra en lumière les violences de l’agriculture coloniale et les enjeux écologiques sur le continent africain aujourd’hui à partir de l’aventure exemplaire de Somankidi Coura, coopérative agricole fondée au Mali, en 1977, par des travailleurs immigrés d’Afrique de l’Ouest vivant en France. Sans oublier l’hommage à la réalisatrice égyptienne Atteyat Al-Abnoudy.

« Carton rouge » (2020), du réalisateur comorien Mohamed Saïd Ouma, l’un des 24 films présentés dans le cadre du focus « L’Afrique documentaire » au Cinéma du réel, Festival international du documentaire, du 11 au 20 mars, à Paris.
« Carton rouge » (2020), du réalisateur comorien Mohamed Saïd Ouma, l’un des 24 films présentés dans le cadre du focus « L’Afrique documentaire » au Cinéma du réel, Festival international du documentaire, du 11 au 20 mars, à Paris. © Cinéma du réel 2022

Du 14 au 20 mars, Les Zébrures du printemps du festival des Francophonies – de l’écriture à la scène, à Limoges, en France, met à l’honneur les femmes par la présence de 7 autrices sur les 11 dramaturges invités. Les thèmes tourneront autour des conditions de la femme ou les questions autour de la féminité. Au programme, entre autres, deux créations du Camerounais Kouam Tawa, Ôho, une lecture musicale, et la performance Errances, où l’auteur revient sur les morts de la guerre d’indépendance du Cameroun. Nathalie Hounvo Yekpe, du Bénin, présentera Course aux noces, un texte en cours d’écriture, à l’image des Mangeurs de cuivre, de la Congolaise Bibiche Tankama N’Sel. Autre point fort, la mise en lecture d’Opéra poussière, hommage à la résistante anticolonialiste haïtienne Sanite Bélair, le texte lauréat de Jean D’Amérique, prix RFI Théâtre 2021, sous la direction d’Aurore Fattier.

Du 15 mars au 1er avril aura lieu la 17e édition du Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient. Au-delà d’un focus consacré à la vitalité de la création du cinéma turc, le festival propose à Saint-Denis, à Paris et en Seine-Saint-Denis une quarantaine de fictions et documentaires, dont une fenêtre sur le cinéma tunisien contemporain et des séances thématiques sur « Les femmes dans le hirak algérien » et « LGBTQIA2+ ».

L’actrice et réalisatrice française d’origine sénégalo-malienne Aïssa Maïga sera la marraine de la 38e édition de Vues d’Afrique, à Montréal, et y présentera aussi son documentaire Marcher sur l’eau. Le plus grand festival de cinéma africain sur le continent américain commencera exceptionnellement en ligne sur tv5unis.ca, du 26 au 31 mars, avant d’accueillir son public en salle à la Cinémathèque québécoise, du 1er au 10 avril. Parmi les événements phares figure la première nord-américaine de Haut et fort du réalisateur marocain Nabil Ayoush, le documentaire-choc inédit L’empire du silence de Thierry Michel, la comédie Les trois lascars du cinéaste burkinabè Boubakar Diallo et La femme du fossoyeur du cinéaste somalien Khadar Ayderus Ahmed, l’Étalon d’or du Fespaco 2021.

À l’occasion du 60e anniversaire des Accords d’Evian, l’Institut du monde arabe à Paris présente à partir du 18 mars Algérie mon amour. Dans cet accrochage inédit dialogue la création artistique algérienne à travers trois générations d’artistes, de 1953 à 2021. De la peinture non figurative de Louis Nallard, né en 1918, aux œuvres d’El Meya (Benchikh El Fegounà, artiste-peintre, née en 1988.

« Afrique, je te plumerai » (1992), du réalisateur camerounais Jean-Marie Teno, l’un des 24 films présentés dans le cadre du focus « L’Afrique documentaire » au Cinéma du réel, Festival international du documentaire, du 11 au 20 mars, à Paris.
« Afrique, je te plumerai » (1992), du réalisateur camerounais Jean-Marie Teno, l’un des 24 films présentés dans le cadre du focus « L’Afrique documentaire » au Cinéma du réel, Festival international du documentaire, du 11 au 20 mars, à Paris. © Cinéma du réel 2022

La Boxe à travers l’art africain contemporain. La Galerie Art-Z et l’agence Kenéo, en collaboration avec la Fédération Française de Boxe, proposent le 17 mars une plongée dans l’histoire de la boxe sur le continent africain à travers des photographies, des peintures et des sculptures. Les artistes, tous d’origine africaine, font résonner à la fois la boxe et le monde qui l’entoure, à l’image de nombreuses œuvres faisant référence au mythique combat qui a opposé Mohamed Ali et George Foreman.

À partir du 31 mars, l’Institut des Cultures d’Islam (ICI) à Paris ouvre l’exposition Silsila, le voyage des regards (« la chaîne »  en arabe). Une réflexion sur la transmission et la représentation à travers des œuvres d’artistes vivant en France et dont l’histoire personnelle ou familiale s’inscrit dans un parcours migratoire. Un voyage des regards dans le temps et dans l’espace. L’exposition s’accompagne d’une programmation pluridisciplinaire qui met les femmes à l’honneur : conteuses de légendes du Liban, du Mali, d’Algérie et du Maroc…

Pour marquer l’ouverture de Tiwani Contemporary à Lagos, la galerie présente jusqu’au 7 mai de nouvelles œuvres monumentales de Joy Labinjo. Il s’agit de la première exposition du travail de la célèbre artiste britannico-nigériane au Nigeria et sur le continent africain. Dans la série Full Ground, le corps nu est présenté comme un agent et une plateforme politiques.

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