En Éthiopie, plus de 200 000 têtes de bétails sont déjà mortes à cause de saisons des pluies inexistantes. Les autorités craignent désormais que les enfants soient les prochaines victimes.
Avec notre envoyé spécial à Gode, Noé Hochet-Bodin
Seul établissement pour plus de 500 000 personnes, l’hôpital de Gode, en région Somali, se prépare à recevoir de plus en plus de patients atteints de malnutrition. « Ce que vous voyez, c’est le centre de stabilisation de l’hôpital de Gode. Il y a trois sections pour les enfants. Ceux qui sont admis pour malnutrition, puis la phase de rémission et enfin la dernière quand ils peuvent sortir de l’hôpital. En ce moment, 14 patients sont admis », nous explique le docteur Abdullahi Mohamed.
Parmi eux, le jeune Faamah Abdi qui vient d’arriver à Gode. Il est accompagné son père Abdi Nour, un éleveur nomade qui a déjà perdu quasiment tout son troupeau lors de cette sécheresse. « C’est à cause de l’eau qu’il a eu la diarrhée, il vomissait et il a perdu l’appétit et beaucoup de poids. On ne peut plus boire l’eau sur notre terre, elle est trop sale », raconte le père.
« On se prépare à recevoir beaucoup d’enfants »
Treize millions de personnes sont menacés par cette sécheresse qui frappe la Corne de l’Afrique, la pire en près de 40 ans, selon l’ONU qui tient ce lundi son assemblée sur l’environnement à Nairobi.
L’an dernier, l’hôpital avait traité 622 enfants atteint de malnutrition. Le docteur Abdullahi Mohamaed en attend au moins le double cette année : « À partir du mois de mars, on se prépare à recevoir beaucoup d’enfants. S’il n’y a pas du tout de pluies en mars, le nombre va énormément augmenter. Pour le mois à venir, nous serons en position d’alarme. »
D’après plusieurs humanitaires, les prévisions météo indiquent que comme les années précédentes, les précipitations devraient être faibles cette année.