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DIPLOMATIE

Les Européens vont-ils convaincre les Africains avec leur nouveau partenariat ?

L’Europe veut proposer un nouveau partenariat à l’Afrique. C’est l’objet du sommet Union Européenne – Union Africaine qui s’ouvre cet après-midi à Bruxelles. Au cœur de ce projet il y a la question du financement des économies africaines.

Parce que les besoins de financement sont énormes sur le continent et parce qu’il y a une grosse marge de progression dans ce domaine. Une marge de progression par rapport à ce qu’a fait la Chine. L’Europe propose aujourd’hui aux Africains de participer à son Global Gateway, son programme mondial créé pour concurrencer les Routes de la soie. Même si l’Europe se targue d’être le premier investisseur en Afrique, le premier partenaire commercial, en classement par pays la Chine est largement en tête sur tout le continent africain. Et puis il y a une marge de progression parce que l’Europe est parfois trop lente à ouvrir le robinet du financement a reconnu l’Elysée en détaillant les axes de ce nouveau partenariat.

L’Europe propose une enveloppe de 150 milliards d’euros pour participer au développement de l’Afrique, c’est à la hauteur des enjeux ?

Le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine, évalue les besoins à 221 milliards d’euros dans les prochaines années. Pour absorber le contre choc de la pandémie et pour relancer l’économie ; la contribution européenne pourrait couvrir plus de la moitié des besoins mais elle demande à être précisée. Ces 150 milliards étalés sur sept ans vont-ils faciliter la mobilisation des fonds privés ? L’Europe est un opérateur rassurant mais parviendra t-elle à attirer suffisamment de sociétés prêtes à investir en Afrique, une région encore considérée comme risquée? La situation financière de nombreux pays africains s’est détériorée pendant la pandémie, mais cette réputation de zone à risque est en partie usurpée et elle rend plus difficile la levée des capitaux. Or le continent a soif de financement pour construire ses infrastructures. Il faudra voir aussi si les projets que l’Europe veut soutenir coïncident avec les attentes des Africains.

Les infrastructures dans la transition énergétique, le numérique, la santé sont les priorités fixées par l’Europe

Des priorités qui doivent passer selon Bruxelles par le respect des normes pour l’environnement, le droit du travail ou la lutte anti-corruption. Ce cadre aura une incidence sur la nature des projets. Les Africains aimeraient avoir davantage d’informations sur leur contenu, notamment en matière environnemental. Les Chinois -qui avaient de gros besoins en énergie- ont beaucoup investi dans les pays africains riches en hydrocarbures, sans trop se soucier des conséquences sur le climat. Sur un continent où l’électrification est encore très faible, le recours au pétrole et au gaz est aujourd’hui encore une option nécessaire, surtout dans les pays qui en sont bien dotés. Est-ce que le développement de ces gisements, de la distribution seront des opérations compatibles avec l’agenda de la transition verte des Européens ?  Pourquoi l’Europe qui accepte le gaz dans sa propre transition énergétique refuserait de financer des projets gaziers en Afrique ? Les Africains apprécieront la qualité du partenariat proposé par les Européens dans les réponses apportées à ce genre de questions.

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