LE JOURNAL.AFRICA
SÉCURITÉ

Bangui rejette tout contact avec le chef rebelle tchadien Timan Erdimi

Au Tchad, c’est l’inquiétude après la circulation sur les réseaux sociaux d’une conversation téléphonique enregistrée entre le leader d’un groupe armée tchadien et un ancien ministre centrafricain au sujet du groupe Wagner. Hier après-midi, les parlementaires tchadiens ont pris à partie le ministre tchadien des Affaires étrangères, demandant à ce que l’ambassadeur de Centrafrique vienne s’expliquer sur les liens entre Bangui et Timan Erdimi.

Dans le document sonore, authentifié par plusieurs sources, Timan Erdimi, leader de l’UFR s’entretient avec un ancien ministre conseiller spécial du président centrafricain, Aboulkassim Algoni Tidjani. On entend le chef rebelle tchadien faire part de sa volonté de convaincre le groupe paramilitaire russe Wagner, très actif en Centrafrique aux côtés du gouvernement de ce pays, de l’aider « à chasser du Tchad le président du Comité militaire de transition », Mahamat Idriss Déby.

► Lire aussi : Tchad: le chef rebelle de l’UFR voudrait faire intervenir Wagner, selon un enregistrement

Contacté, le porte-parole de la présidence centrafricaine, Albert Yaloké Mokpeme, rejette toute implication de Bangui. Abdoulkassim Algoni Tidjani est un ancien rebelle, indique-t-il, qui avait été intégré au gouvernement dans le cadre des accords de paix de Khartoum. Devenu conseiller spécial du président, il a été relevé de ses fonctions par décret il y a un an, le 19 février 2021.

« Nous ne sommes ni de près, ni de loin associés » à cette conversation, précise le porte-parole de la présidence qui ajoute : « Ndjamena n’a pas à s’inquiéter de l’implication de la Centrafrique dans ces manigances. »

Autre officiel centrafricain cité dans cette conversation entre Timan Erdimi et Aboulkassim Algoni Tidjani, le ministre centrafricain de l’Élevage Hassan Bouba. Il est présenté par les deux interlocuteurs comme un contact utile pour approcher Wagner. Joint par RFI, ce ministre s’étonne. « Je suis régulièrement en contact avec les Russes dans le cadre de mon travail pour convaincre les membres de la coalition rebelle, la CPC, de désarmer. C’est peut-être pour cela que j’ai été cité », répond-t-il. « Je travaille pour la paix en Centrafrique et non à la déstabilisation du Tchad. »

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