À Mananjary, où 90% des constructions de la ville ont été endommagées par le passage du cyclone Batisirai, l’hôpital du district a été ravagé. Le personnel hospitalier et la population appellent à l’aide.
Avec notre envoyée spéciale à Mananjary, Sarah Tétaud
Le toit de sa maison s’est envolé et l’ensemble de ses biens a été trempé par les trombes d’eau du cyclone. Pourtant, le docteur Rinah ne se plaint pas et son sourire illumine son visage aux traits tirés. En face de sa maison, l’hôpital public qu’il dirige, a été dévasté. C’est ça, qui l’affecte le plus. « L’hôpital est ravagé à 90%. Les toits sont entièrement à nus. Le quartier du bloc opératoire, le service maternité, ils ont été détruits à 100% », raconte-t-elle.
Les rafales de 240km/h n’ont eu que faire des sacs de sables disposés partout sur les toits des bâtiments. Les 20 patients qui étaient hospitalisés à l’hôpital Be durant la nuit du cyclone ont vécu une nuit intensément longue. Ils ont depuis été transférés à la Clinique Sainte Anne, un établissement catholique privé flambant neuf, aux normes, en bordure de la ville, et qui était jusqu’à présent en attente d’une autorisation du ministère de la Santé pour ouvrir.
Les couloirs toujours inondés
L’entente entre le dr Rinah Rakotomamonjy et le Père Jean-Yves, le fondateur de la clinique, est excellente. Désormais, le médecin chef et ses équipes officient à la clinique. Toutefois, tous deux appellent de leurs vœux la reconstruction de l’hôpital public.
« Nous souhaitons qu’on réhabilite rapidement l’hôpital, pour le bien des malades, de la population. Il y a même des gens des autres districts, Mahanoro, Nosy Varika qui viennent se soigner ici. Et même pour les déplacements des personnels, des malades également, ici, c’est plus accessible, plus central, pas besoin de rouler 8km et sortir de la ville. Si on répare 3 ou 4 chambres, et on redémarre, l’électricité, il vaut mieux qu’on travaille ici », raconte le docteur.
Dix jours après le passage dévastateur de Batsirai, les couloirs sont encore inondés. Les poutres du plafond jonchent le sol. Les lits sont ensevelis de gravats. Plusieurs organisations ont fait part de leur intention d’aider à la réhabilitation de l’hôpital mais aucun travaux n’ont encore commencé.
L’inquiétude est d’autant plus grande que Madagascar s’apprête à être frappée par une nouvelle tempête tropicale ce mardi soir. Dumako devrait toucher le nord-est de l’île, en pleine région de la vanille.
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